Terminus 1 by Stefan Wul

Terminus 1 by Stefan Wul

Auteur:Stefan Wul [Wul, Stefan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
ISBN: 9782207505700
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1994-04-14T22:00:00+00:00


Chapitre IV

Julius grimpait lentement derrière Diaz. Encordés, ils progressaient le long d’un sentier en corniche à pente assez forte. À leur gauche s’ouvraient des gouffres noirs au flanc luisant de la montagne.

Il montait des fonds invisibles de creuses rumeurs de torrents dévalant des gorges.

Par places, le vent avait accumulé du sable jaune. Et le guide profita d’une petite terrasse pour chausser des semelles à longues pointes. Julius en fit autant sur ses conseils.

Puis, lentement, ils s’élevèrent. De temps en temps, Julius jetait un regard derrière lui et, en contrebas, reconnaissait un endroit où il était passé une demi-heure plus tôt. Il demanda :

— Pas de singes, par ici ?

— Il y en a un peu partout en montagne, vous savez. Tout de même, ça m’a étonné d’en voir un dans le cirque de Terminus six. Généralement, ils n’approchent des agglomérations qu’au crépuscule, pour s’ébattre sur les tas d’ordures. Dans un sens, ça facilite la voirie. Et ils se mettent à plusieurs pour attaquer un homme seul.

Julius eut un rire ironiquement amer :

— Pas de veine, il a fallu que je tombe sur un singe particulièrement courageux.

— C’est un animal assez coriace.

— Je m’en suis aperçu.

— Votre épaule vous fait souffrir ?

—À peine, mentit Julius. Et les blessures de mes avant-bras me démangent seulement un peu sous les pansements, c’est tout.

Il craignait que le guide ne décidât de rebrousser chemin s’il avouait ressentir de terribles élancements à chaque effort un peu appuyé.

Le guide aborda une rampe nettement plus raide.

— Il va falloir faire attention, dit-il. Ne glissez pas, le sable est traître.

Il grimpa plus lentement encore, en grattant de ses mains gantées les plaques de sable qui lui paraissaient dangereuses, avant d’y risquer le pied. Il demanda :

— Votre sacrée valise ne fait pas trop de ballant ? Si vous n’êtes pas sûr de vous, nous pouvons échanger nos charges.

— Ça va. Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi.

La rampe se fit plus étroite. Ils dominèrent un à pic vertigineux, un immense cratère d’où montaient des fumerolles jaunâtres. Diaz tourna un œil inquiet vers son client :

— Ça va devenir assez dur. Vous êtes sûr que vous n’en avez pas assez, de voir de la montagne ?

Julius répondit d’un ton ferme :

— Je vous ai déjà dit que je voulais passer de l’autre côté.

Le guide haussa les épaules.

— Vous devez être un peu fou, j’imagine. Je vous jure qu’il n’y a rien à voir de l’autre côté. Ce n’est pas pittoresque, c’est du désert.

— Je veux voir ce désert.

Diaz se remit en marche en murmurant :

— Après tout, c’est vous qui payez.

Puis, changeant de sujet :

— Plus haut, il y a une espèce de cheminée. Mais comme il y a bien cinq ans que je n’ai mis les pieds par ici, je me demande si elle existe encore. Le mur de gauche était zébré par une faille. En fait, il n’était plus qu’un bloc détaché de la montagne et qui tenait par miracle.

Ils arrivèrent à un coude de la rampe.



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