Sur les terres du comte Dracula by Arthur Ténor

Sur les terres du comte Dracula by Arthur Ténor

Auteur:Arthur Ténor [Ténor, Arthur]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2019-10-28T23:00:00+00:00


27

L'énigme du coche vide

Chevaucher par cette nuit sans lune n’était certes pas aisé, mais c'était à une autre cause que j’attribuais la piètre allure avec laquelle nous avalions les lieues : la peur. La plupart des guerriers que je menais avec le chevalier Adrian étaient de vrais braves… sur le champ de bataille. Aucun ne craignait pour sa vie, mais tous pour leur âme. Aussi, s'agissant d'un ennemi surnaturel, n'étaient-ils pas d'un enthousiasme débordant pour lui courir après. Il vint un moment où j'en eus assez de me retourner sans cesse pour constater chaque fois que nous les distancions. Je fis stopper la troupe et demandai qui était prêt à me suivre jusqu'au bout et qui préférait camper là, quitte à me rejoindre au petit jour, quand le vampire serait parti se coucher. Au final, je me retrouvai avec une trentaine de téméraires, dont le chevalier Adrian.

Dès lors, nous pûmes enfin nous livrer à une chevauchée digne de ce nom.

Nous parvînmes en vue du monumental portique de la cité de Volque un peu avant minuit. Comme je le redoutais, un comité d'accueil était en place. Nous nous arrêtâmes à une centaine de mètres. D'après ce que nous pouvions voir grâce aux torches géantes disposées sur la paroi intérieure du monument, nous avions en face de nous un contingent de guerriers à peu près équivalent au nôtre. Leurs protections de métal cuivré reflétaient le flamboiement des flammes orangées, cependant que leurs visages étaient dissimulés dans l'ombre des visières en bec de canard de leurs casques. La plupart portaient l'épée au côté. Quelques-uns étaient armés d'une pique ou d’une hache qu'ils tenaient devant eux, plaquée en travers du torse. Des combattants impressionnants, certes, mais finalement pas plus que ceux qui m'entouraient. Leurs chevaux étaient alignés un peu plus loin sur le bord de la route, prêts à leur être amenés par leurs valets d'armes.

— Que fait-on, sire Thédric ? m’interrogea Adrian.

— Je ne sais pas. Je vous laisse juge.

— Nous pourrions attaquer, mais la victoire n'est pas acquise, car ces hommes m'ont l'air moins fourbus que nous ne le sommes. Et je les trouve bien trop tranquilles… (Il balaya du regard les flancs noirs des montagnes nous dominant.) Ce qui pourrait signifier qu’ils ont des archers postés sur ces hauteurs.

Je me rappelai tout à coup que j'avais précieusement conservé mes lunettes à vision nocturne. Je m'en emparai dans la fonte de mon cheval et les ajustai à mes yeux. Une rapide exploration des environs me révéla toute bête à sang chaud qui s'y promenait. Et elles étaient nombreuses ! Aucune, heureusement, plus grosse qu’un chevreuil.

— Il n'y a pas d'humain sur ces pentes, annonçai-je. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne viendra pas s’en positionner quelques-uns d'ici la fin de la nuit.

— En somme, ce que vous nous recommandez, sire Thédric, c'est d'attaquer sans délai ? m'interrogea Adrian.

Je le regardai. Ses yeux clairs, rougis de fatigue, m'imploraient d'en décider autrement. À la vérité, j'hésitais. À quoi cela aurait-il servi de forcer



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