Récidive by Sonja Delzongle

Récidive by Sonja Delzongle

Auteur:Sonja Delzongle [Delzongle, Sonja]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions de l'épée
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


25

Mai 2014, Brooklyn, Jay Street.

Après avoir essayé en vain de joindre Folley, Hanah, un peu déçue, ouvrit le dossier du Hilda qu’elle avait créé juste avant d’être terrassée par l’embolie et cliqua sur les éléments téléchargés. Relisant d’un bout à l’autre l’histoire du naufrage du navire, son attention fut attirée par un détail sur lequel elle ne s’était pas attardée, sans doute détournée par sa douleur dans les côtes. En plus de la tempête de neige et la forte houle, l’une des raisons de la perte de contrôle du bateau puis de la collision avec le récif des Portes avait été une absence intermittente de signalisation du phare. Ayant vécu toute son enfance et son adolescence en Bretagne, outre les légendes sur d’étranges phénomènes survenus en mer ou sur des phares, Hanah avait entendu parler de l’évolution de ces bâtiments au cours de l’histoire maritime. Ceux de Saint-Malo étaient tous automatisés depuis des années. D’ailleurs, très peu possédaient encore des commandes manuelles nécessitant une présence humaine.

Le phare du Grand Jardin avait été entièrement révisé et automatisé en 1982. En 1905, à l’époque du naufrage, il était sous gardiennage et la signalisation, qui se faisait par un feu à huile alternant entre éclats rouges et verts toutes les vingt secondes, dépendait de la vigilance de ses gardiens. Le grain avait-il été important au point de rendre impossible toute visibilité au capitaine du Hilda ?

Le récit, qui se fondait sur quelques témoignages de survivants et pas mal d’hypothèses, évoquait la probabilité que la tempête ait occulté la lumière du phare. Mais ses gardiens n’auraient pas réagi aux appels de détresse lancés par le navire. Pour quelle raison ? se demandait Hanah. Le gardien n’était pas censé dormir par un temps pareil, mais être à son poste.

Il était possible de contacter l’association par mail ou téléphone. 16 h 14 à New York. Six heures de moins en France. Elle devait à tout prix essayer de joindre un membre de cette association qui pourrait éventuellement l’éclairer. Finalement, le site distillait des informations sans se prononcer sur les véritables causes du naufrage. Mais Hanah pressentait que le bateau aurait pu s’en sortir malgré la tempête de neige qui réduisait la visibilité. Le naufrage était sans doute dû à une erreur humaine, une négligence ou pire… un acte délibéré. L’intuition de Baxter ne pouvait écarter cette dernière hypothèse.

Elle prit le combiné fixe et composa le numéro de l’association avec un petit nœud à la gorge. Cela lui faisait drôle d’appeler à Saint-Malo où elle n’avait plus aucun contact, hormis Marc Carlet. Et encore… si rarement…

Elle laissa sonner environ une minute puis raccrocha, jetant un coup d’œil à son agenda. On était dimanche. Rien d’étonnant à ce silence. En semaine, il devait y avoir des permanences. Les membres étant des bénévoles, sans doute retraités pour la plupart. Ceux qui, c’est bien connu, disposent de l’emploi du temps le plus chargé.

Elle imprima documents et photos du site relatifs au naufrage du Hilda et les fixa au mur à l’aide de fines punaises colorées.



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