Nulle part où fuir by Kate Bold

Auteur:Kate Bold [Bold, Kate]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller, Littérature américaine
Éditeur: Auto-édition
Publié: 2023-05-15T22:00:00+00:00

CHAPITRE DIX-HUIT

Harley s’écroula sur le lit, épuisée.

Comme l’avait averti Callaway, l’hôtel était bien plus délabré que dans son souvenir. Cependant, malgré le papier peint défraîchi et la façade écaillée, il était propre et sans bestioles, même si une légère odeur de tabac flottait dans l’air. Ce n’était pas parfait, mais ça faisait l’affaire.

Son esprit, focalisé toute la journée sur l'affaire, commençait maintenant à errer comme un bateau libéré de ses amarres. Elle pensa alors au message de Greg.

Il faut qu’on parle.

Ces mots, de mauvais augure, annonçaient de funestes nouvelles. Malgré sa fatigue, elle n’avait pas l’intention de passer la nuit à réfléchir à ce sujet. Mieux valait prendre le taureau par les cornes et régler ça tout de suite.

Elle composa son numéro et attendit, en se mordillant la lèvre pendant que le téléphone sonnait. L’appel tomba sur la messagerie vocale, et elle raccrocha, car elle ne savait pas quoi dire.

— Au moins, j’ai essayé, marmonna-t-elle, en jetant le téléphone sur la couette avant de se recoucher.

Elle tâcha de se détendre. Elle prévoyait de se remettre au travail dès le matin, ce qui signifiait qu’elle avait besoin de tout le sommeil possible. Cependant, elle avait beau essayer de se mettre à l’aise, elle ne pouvait s’empêcher de penser à l’affaire. Tous les détails — la feuille dorée, la peinture, la chronologie des meurtres — tournaient en rond dans sa tête.

Comme elle savait pertinemment qu’elle ne s’endormirait pas avant d’avoir écrit ses pensées, elle alluma la lampe et rejeta le drap en arrière. Puis, elle attrapa le livre d’or et le stylo dans le tiroir et nota :

« MOBILE ? »

Compte tenu de l’âge et du genre des victimes, la réponse la plus évidente était un motif sexuel. Elle ne pouvait pas écarter cette possibilité tant que le médecin légiste n’avait pas soigneusement examiné tous les corps. Mais rien dans la disposition des cadavres — l’emballage, la peinture sur le visage — ne suggérait un mobile de ce type.

Quel genre de motif ces détails évoquaient-ils, alors ? Était-ce simplement un chasseur qui exposait ses trophées, comme l’avait proposé Callaway ? Ou portait-il une haine particulière envers ses victimes, de vieilles rancunes ?

En tout cas, songea Harley, il est dévoué, motivé. Probablement quelqu’un en marge de la société, que les autres le perçoivent ainsi ou non. Un fanatique.

Harley inscrivit l’adjectif « RELIGIEUX » et le souligna deux fois.

Elle s'assist. L'homme qui se faisait appeler Big D avait-il le profil d'un fanatique ? Non, pas à première vue… mais Harley avait l'impression qu'il se tramait beaucoup de choses en profondeur chez lui. Il était définitivement en marge de la société, c'était certain. Et son appareil photo était peut-être un moyen pour lui de se rapprocher de ses victimes sans les alerter sur ses véritables intentions.

J'ai besoin d'une oreille attentive, songea-t-elle en soufflant lentement entre ses lèvres. Elle envisagea de réveiller Callaway, mais il avait l'air si fatigué qu'elle décida de le laisser se reposer. À la place, elle prit son téléphone et composa le numéro de Josiah Emerson, un vieil ami du bureau du Massachusetts du Bureau.

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