Nos armes sont de miel by Pierre Pelot

Nos armes sont de miel by Pierre Pelot

Auteur:Pierre Pelot [Pelot, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: 2-277-21305-5
Éditeur: J'AI LU
Publié: 1992-02-01T05:00:00+00:00


8

J’ai déjà vu mourir des hommes et des femmes. J’avais déjà vu ça, de mes yeux vu, et je peux dire que je n’ai jamais trouvé cela joli-joli. C’était des accidents de travail, les victimes étaient des soudeurs ou des soudeuses, des techniciens.

J’avais vu des films, aussi. Des dramatiques de fiction et des documents qui dataient de l’Ère des Conflits, notamment pour la fin de ce temps-là.

Je ne suis pas particulièrement impressionnable. Je ne crois pas, en tout cas.

Ce que j’ai vu aujourd’hui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer.

Nous étions restés aux navettes, sous le commandement du lieutenant Derph Denagord, et il avait été décidé qu’un groupe conduit par Castillan suivrait les gens d’ici vers Dieu sait quel endroit de la planète, là où ce vieux bonhomme qui avait dessiné des HARPONS sur le sable semblait vouloir nous entraîner. Ça s’est passé comme ça. C’est-à-dire qu’à l’aube Castillan et une cinquantaine d’hommes en armes, parmi les plus décidés, sont partis avec plusieurs centaines de gens d’ici. Nous, nous restions aux navettes. Nous étions reliés au groupe d’exploration par radio et par pisteur-mouchard. Nous sommes reliés également à une navette accolée au HARPON 77 mais là, du fait de la distance (et cette distance est en train de croître car le HARPON à la dérive ne se trouve plus en conjonction avec Point A.), il faut approximativement cinq heures de temps à un message pour nous parvenir.

Si je n’écris pas ceci immédiatement, je ne le ferai jamais. Je ne peux pas le garder pour moi, ni même entre nous. Je sais que ça ne me quittera pas.

Ici, tout se passait bien. Les consignes étaient de ne pas se mêler aux autochtones, aux sauvages, comme les appellent Castillan et quelques officiers – dont Derph Denagord. Mesure de prudence. Il y avait une foule de choses à élucider. C’est vrai que leur attitude était étrange, Bon Dieu, non seulement incompréhensible mais étrange, et je souligne le mot. Même si je commence à penser le contraire à présent, certainement par contrecoup… Bref. On devait donc s’en méfier, garder les navettes et attendre des nouvelles de l’expédition. J’aurais aimé en faire partie, de cette expédition à l’intérieur des terres. Je me demandais vers quoi allait les entraîner ce vieux type qui semblait détenir des secrets, ou des explications. Mais ils n’avaient pas besoin de soudeurs ni de mécanos, pour ce genre de travail ; d’ailleurs, ils s’en allaient à pied. Je suis donc resté ici, moi et les autres gars de l’équipe d’entretien techno du matériel. (Nous sommes cinq et ce sont des types sympathiques, tous natifs de Mars, des véritables Voyageurs pur-sang, mais ils m’ont accepté sans problème : nous sommes tous des Voyageurs.)

Tout se passait bien. Nous étions dans les navettes ou bien à l’extérieur et à proximité immédiate. Les « sauvages », eux, faisaient toujours une espèce de cercle alentour ; ils étaient deux, trois, quatre cents, je ne saurais dire, et ils avaient l’air de ne pas vraiment s’occuper de nous.



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