Muchachas by Katherine Pancol

Muchachas by Katherine Pancol

Auteur:Katherine Pancol [Pancol, Katherine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature
Éditeur: ALBIN MICHEL
Publié: 2014-04-23T22:00:00+00:00


Dans une vieille rue pavée de Sens, en face d’un luthier et non loin de la halle se trouve une boutique éclairée et décorée le soir comme un arbre de Noël. C’est la Maison du patchwork. Des ateliers y ont lieu après le dîner, le mardi et le jeudi soir, quand les enfants sont couchés et que les maris ou les grands-mères les gardent.

Ces soirs-là, des groupes de femmes remontent la rue, serrées les unes contre les autres, échangeant des conseils, des avis, découvrant un bout de quilt ou de broderie, comparant leur travail tout en marchant. On les sent pressées d’arriver et de se mettre à l’ouvrage.

Des patchworks sont étalés en vitrine sur des planches en bois. Des marionnettes, des clowns, des lutins en tissu gambadent parmi des rouleaux d’étoffes, des colliers de perles multicolores pendent au-dessus des bocaux de verroterie. Et juste derrière, rangés comme des livres d’art sur des étagères, on aperçoit d’autres coupons, des boîtes en carton, des bocaux de perles et de paillettes, des cartonnages, des planches de rubans, de boutons, des coffrets de fils et, plus loin encore, des machines à coudre, des planches à découper, des règles.

Chaque jeudi soir, Julie et Stella se retrouvent à la Maison du patchwork avec leur ouvrage.

Stella poursuit le récit de sa vie. Elle vient montrer la progression de son travail à Valérie, la propriétaire de la boutique. Le jeudi soir, c’est gratuit. Elle n’achète rien chez Valérie, c’est trop cher, elle ramasse tout ce qu’elle peut trouver chez Emmaüs ou dans les vide-greniers. Elle achète pour quelques centimes un tee-shirt à paillettes, une robe ornée de perles, un manteau râpé pourvu d’un col en fourrure. Et les dépèce. Repère des colliers à vingt centimes, de vieux chandails dont elle arrache les boutons. Elle pille les rayons de nacre et de strass des Farfouilles. Découpe les vieux pantalons en velours de Georges, les rideaux usagés de Suzon ou les blouses à fleurs qu’elle ne met plus.

Elle aime ces jeudis soir à couper et à coudre avec les autres filles sur le comptoir. Elle ne parle pas, elle écoute. Travaille. De longues oriflammes déroulent sur la toile l’histoire de sa vie. Chaque personnage a une couleur. Bleu pour Léonie, rouge pour Adrian, jaune comme un soleil pour Tom, vert pour elle, violet pour Georges, blanc pour Suzon, noir pour Ray Valenti. Ray Valenti tout en angles, en pointes, en griffes, en dents menaçantes. Elle coud des mains, des doigts, des bouches qui hurlent, des cheveux qui se tordent et que les mains arrachent. Ou des boules rouge et or dans les étreintes d’Adrian. La mèche jaune et longue en épi sur la tête de Tom.

Elle fait le point en tirant l’aiguille.

Elle entend parler de Violette et de Ray. On les voit partout, ils ne se cachent pas.

Une femme raconte les soirées chez le préfet, le maire, le capitaine des pompiers. Ray tient le bras de Violette. Le maire frétille quand il l’aperçoit. Le préfet a des projets pour elle. Elle ira loin, celle-là, elle dit en se rengorgeant, sûre de ses informations.



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