Le Rayon-Vert by Jules Verne

Le Rayon-Vert by Jules Verne

Auteur:Jules Verne [Verne, Jules]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-01-20T05:00:00+00:00


XII - Nouveaux projets

Le retour à Oban se fit dans des conditions beaucoup moins agréables que l’aller à l’île Seil. On avait cru partir pour un succès, et on revenait avec une défaite.

Si la déception éprouvée par Miss Campbell pouvait être atténuée en quelque chose, c’était parce que Aristobulus Ursiclos en était la cause. Elle avait le droit de l’accabler, ce grand coupable, de charger sa tête de malédictions. Elle ne s’en fit faute. Les frères Melvill auraient été mal venus à essayer de le défendre. Non ! il avait fallu que l’embarcation de ce maladroit, auquel on ne pensait guère, fût arrivée juste à point pour cacher l’horizon, au moment où le soleil lançait son dernier trait lumineux. Ce sont là de ces choses qui ne sauraient se pardonner.

Il va sans dire qu’après cette algarade, Aristobulus Ursiclos, qui, pour s’excuser, s’était en outre permis de plaisanter le Rayon-Vert, avait regagné la chaloupe afin de revenir à Oban. Il avait sagement fait, car, très probablement, on ne lui aurait pas offert une place dans la calèche, ni même sur le siège de derrière.

Ainsi, donc, par deux fois déjà, le coucher du soleil s’était fait dans des conditions où il eût été possible d’observer le phénomène, et, par deux fois, l’œil ardent de Miss Campbell s’était vainement exposé aux rutilantes caresses de l’astre, qui lui laissaient la vue trouble pendant quelques heures ! D’abord, le sauvetage d’Olivier Sinclair, ensuite le passage d’Aristobulus Ursiclos, avaient fait manquer des occasions qui ne se représenteraient pas de longtemps peut-être ! Dans les deux cas, il est vrai, les circonstances n’avaient pas été les mêmes, et autant Miss Campbell excusait l’un, autant elle accablait l’autre.

Qui aurait pu l’accuser de partialité ?

Le lendemain, Olivier Sinclair, assez rêveur, se promenait sur les grèves d’Oban.

Qu’était donc ce monsieur Aristobulus Ursiclos ? Un parent de Miss Campbell et des frères Melvill, ou simplement un ami ? C’était, à tout le moins, un familier de la maison, rien qu’à la façon dont Miss Campbell s’était laissée aller à lui reprocher sa maladresse. Eh bien, que lui importait, à Olivier Sinclair ? S’il voulait savoir à quoi s’en tenir, il n’avait qu’à interroger le frère Sam ou le frère Sib... Et c’est précisément ce qu’il se défendait de faire, ce qu’il ne fit point.

Cependant les occasions ne lui manquèrent pas. Chaque jour, Olivier Sinclair rencontrait, tantôt les frères Melvill se promenant ensemble - qui aurait pu se flatter de les avoir jamais vus l’un sans l’autre ? - tantôt accompagnant leur nièce sur le bord de la mer. On causait de mille choses, et plus particulièrement du temps, - ce qui, dans l’espèce, n’était point une manière de parler pour ne rien dire. Retrouverait-on jamais une de ces soirées sereines, dont on guettait le retour pour revenir à l’île Seil ? On pouvait en douter. En effet, depuis ces deux admirables embellies du 2 et du 14 août, ce n’était plus que ciel incertain, nuages orageux, horizons sillonnés d’éclairs de chaleur,



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.