Le navire des glaces-Le programme final by Moorcock Michael

Auteur:Moorcock,Michael [Moorcock,Michael]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
Éditeur: OPTA
Publié: 1972-08-30T22:00:00+00:00

Rorsefne fronça les sourcils. « Ils n’ont pas dit leur dernier mot, capitaine Arflane. »

— « Peut-être. » Arflane s’agrippa au bastingage quand le timonier réussit de justesse à éviter les falaises de bâbord. Il jeta un regard vers la timonerie et cria des paroles d’encouragement aux hommes qui se démenaient avec la barre. Ils lui répondirent d’un regard apeuré.

Quelques instants plus tard, Rorchenof réapparut sur le pont. Lui et ses hommes brandissaient des coutelas et des harpons.

« Bande d’imbéciles ! » leur cria Arflane. « Ce n’est pas le moment de se mutiner ! Il faut s’occuper du navire ! »

Rorchenof cria en direction des hommes qui se trouvaient dans les haubans : « Repliez la voilure, les gars ! »

Puis il se mit à hurler et recula en titubant, l’énorme harpon d’Urquart dans la poitrine. Il tomba sur le pont et, pendant un instant, les autres ne bougèrent plus, regardant avec horreur leur chef qui agonisait.

« Ça suffit ! » commença Arflane. « Retournez à vos postes. »

Le navire eut de nouveau des soubresauts et un bruit métallique s’éleva de dessous quand les chaînes de direction ne réussirent pas à mordre dans les engrenages des patins. Les falaises de glace se dressèrent une seconde droit devant puis disparurent quand les timoniers parvinrent à remettre l’Esprit des Glaces dans la bonne direction.

Les marins hurlèrent et se précipitèrent vers la passerelle de commandement. Arflane saisit Ulrica et la poussa dans la timonerie : il ferma la porte et se retourna pour voir qu’Urquart et Rorsefne avaient abandonné la passerelle en sautant par-dessus le bastingage et couraient maintenant sur le pont.

Se sentant trahi, Arflane se prépara à affronter les mutins. Il était désarmé.

Le navire semblait maintenant complètement à la merci du vent qui gémissait. Des bourrasques de neige se précipitaient dans les gréements et la goélette se balançait sur ses patins endommagés. Arflane était seul sur la passerelle et les premiers marins montaient déjà avec précaution l’escalier des cabines. Il attendit que le premier homme fût presque sur lui, le frappa au visage, lui arracha son coutelas et le lui enfonça jusqu’au manche dans le crâne.

Un paquet de neige traversa la passerelle et piqua les yeux des marins. Arflane se mit à hurler, frappant d’estoc et de taille. Puis, comme les hommes retombaient, le visage sanglant et les membres mutilés, Urquart et Rorsefne réapparurent derrière eux.

Urquart avait récupéré son harpon et Rorsefne était armé d’un arc et d’un coutelas. Il commença calmement à tirer des flèches dans le dos des mutins qui se retournèrent, en pleine confusion.

Le navire sursauta. Rorsefne fut jeté sur le côté ; Urquart réussit de peu à saisir un cordage pour garder son équilibre. La plupart des marins furent projetés dans toutes les directions et Arflane descendit en glissant l’escalier des cabines, s’accrochant à la rampe et lâchant son coutelas.

Une fois de plus, le navire fut agité d’une série de soubresauts. Arflane lutta pour remonter ; sa veste était déchirée par le vent et sa barbe ruisselait de neige.

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