Le fils de l'homme by Robert Silverberg

Le fils de l'homme by Robert Silverberg

Auteur:Robert Silverberg [Robert Silverberg]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
ISBN: 9782266014007
Amazon: 2266014005
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 1972-01-14T23:00:00+00:00


14

Les Planeurs sont autour de lui et se réjouissent de son retour. En son honneur, chacun d’eux a pris la forme femelle. Ils l’embrassent, le caressent et se frottent contre lui. Hanmer, Ti, Bril, Serifice, Angelon, Ninameen. Serifice ? Serifice. Ils ne lui offrent pas la possibilté de demander des explications. Ils rient et l’entraînent vers un étang peu profond situé au milieu de la prairie dans lequel ils le baignent pour le débarrasser de la poussière du monde-tunnel. Leurs mains sont partout comme celles des danseuses frivoles des harems. Les éclaboussures de l’eau l’empêchent de voir. Serifice ? Des jambes s’enroulent autour de lui. Il la pénètre, brièvement et joyeusement, mais cette union se brise avant même qu’il puisse réagir. Quelqu’un explore son aisselle. Un autre pénètre son oreille. « Assez ! » s’écrie-t-il, mais ils continuent encore un instant. Il se relève finalement, arborant une érection incertaine, puis retourne sur la rive et les retrouve tous les six, mâles et rieurs. Le sphéroïde perche non loin de là.

« Serifice ? dit-il subitement. Es-tu Serifice ? »

Il attire à lui la silhouette mince. Serifice hoche la tête. Il y a de nouvelles profondeurs dans ses yeux écarlates.

Hanmer lui dit : « Oui, c’est bien Serifice. La mort l’a ennuyé.

— Mais…

— L’Accord des Ténèbres ! » s’écrie Ninameen. Chacun reprend son cri et danse autour de Clay. Le sphéroïde lui-même se joint à eux. « Tu es allé trop vite pour moi, lui dit Clay sur un ton de reproche. Tu m’as abandonné dans cet horrible désert. » Le sphéroïde interloqué redescend plusieurs étapes du spectre et pivote avec gêne sur sa roue. Mais la gaieté des autres rend rapidement impropre un tel échange d’accusation et de culpabilité. Leur danse sauvage semble être un préparatif au rite à venir car il sent qu’ils sont en train de tirer de la terre une puissance qu’ils vont transformer en pulsations sonnantes avant de s’en envelopper. Un toit d’ionisation tintant et sifflant les recouvre. Une succulente lueur bleue s’écoule de l’herbe. Les Planeurs tissent leurs incantations et changent sans cesse de sexe ; cette impossibilité de se maintenir n’est peut-être due qu’à leur trop grande concentration. Mal à l’aise, il erre parmi le groupe. Le ciel s’assombrit ; le soleil chavire comme si on le poussait ; les étoiles commencent à brûler dans un nuage d’électrons bourdonnants qui se pose sur eux au déclin du jour. Il s’approche de Serifice, qui a actuellement la forme femelle. Elle s’avance et recule, s’avance et recule, et exécute un pas compliqué sans jamais sortir d’un morceau de terrain de moins d’un mètre carré. Ses bras décrivent une série de mouvements hélicoïdaux. De pâles étincelles tombent de ses doigts. « Tu étais vraiment morte, lui dit-il. N’est-ce pas ? » Elle continue sa danse. Elle lui dit dans un charmant petit hoquet : « Je te raconterai tout. » Il se prend au rythme de ses mouvements. « Où es-tu allée ? lui demande-t-il. Comment était-ce ?



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.