Le duel by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Le duel by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Auteur:K.-H. Scheer & Clark Darlton [Scheer, K.-H. & Darlton, Clark]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: Projet Renaissance
Publié: 2017-01-19T20:06:39+00:00


CHAPITRE VII

J’avais étudié la situation sous tous les angles, envisagé toutes les possibilités, pour choisir une ligne de conduite : la meilleure – ou la moins mauvaise. Mon cerveau, déjà mis à la torture, demeura comme paralysé, à sa brusque apparition.

Incapable du moindre geste, je demeurai sur place, fixant la haute silhouette de l’homme que je finissais par haïr de toute mon âme : Rhodan.

Il me semblait que son regard de glace grise me transperçait ; il allait découvrir ma présence, en dépit de mon distorseur et du rideau d’arbustes qui m’abritait. Impression absurde, naturellement ; j’étais invisible, et l’on ne pouvait non plus me détecter, les radiations des armes de ses gardes et du bloc-propulsion de la puissante hélibulle posée sur le terrain couvrant celles de mon appareil.

J’attendais là depuis dix minutes, après une brève visite à Marlis, que j’avais trouvée dans l’arrière-boutique. Tout d’abord, elle n’avait pas soupçonné ma présence ; pas plus qu’elle ne soupçonnait celle des agents cachés dans le voisinage.

Elle n’avait pas bronché, lorsque je l’avais appelée à voix basse. Rapidement, je lui expliquai que, contraint de me cacher dans la jungle, il me fallait une arme. Sans poser de questions inutiles, elle me remit l’un de ces radiants qu’utilisaient les pionniers, quand ils devaient affronter les redoutables sauriens de la forêt vierge.

Je repartis en hâte, laissant Marlis persuadée que nul n’avait pu soupçonner mon passage.

Ensuite, je m’étais rendu au lieu de rencontre fixé par Viesspahn. Logiquement, la Défense solaire imaginerait que, sachant le barbu sous surveillance, j’éviterais de reprendre contact avec lui.

Je commençai par observer l’auberge de loin. Par une fenêtre, je vis Viesspahn accoudé au bar, en grande conversation avec un groupe de colons d’aspect peu engageant.

On ne l’avait donc pas arrêté. Je me félicitais déjà du succès de ma ruse, lorsqu’une hélibulle de l’armée piqua droit vers l’auberge et se posa. Rhodan en descendit.

S’il jugeait bon de prendre lui-même l’enquête en main, il allait me falloir redoubler de prudence. Il n’était accompagné que de quelques hommes et parut, tout d’abord, ne prêter aucune attention à Viesspahn.

Il avait souri aux colons et, pour expliquer sa présence, leur avait raconté une mirifique histoire de lézard géant, qui, en cet endroit même (qu’il avait eu la fantaisie de venir revoir) avait failli le tuer lors de son premier passage sur Vénus.

Puis il s’était éloigné, disparaissant derrière la maison. Un homme de la Défense était reparti avec l’hélibulle. Tout était calme. Les colons commentaient, vidant verre sur verre, le récit du Stellarque : ils débordaient tous de respect, d’admiration et d’enthousiasme.

Je restai seul, sous l’abri précaire de quelques buissons, n’osant bouger, de crainte de provoquer un froissement de feuilles, que n’auraient pas couvert les cris et les rires venus de la salle d’auberge ; et, pour ajouter à l’inconfort de ma situation, je me trouvais la proie sans défense d’innombrables insectes, dont mon invisibilité ne m’épargnait pas les piqûres.

La situation changea plus vite que je ne l’avais imaginé. Toutefois, il s’en fallut d’un cheveu que je ne me trahisse, car je n’avais pas compté avec l’apparition d’un tel personnage.



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