La vie dans une ville médiévale by Frances et Joseph Gies

La vie dans une ville médiévale by Frances et Joseph Gies

Auteur:Frances et Joseph Gies [Gies, Frances et Joseph]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire, moyen âge, Troyes, Vie Quotidienne, Foires de Champagne, bourgeois, marchands, fléaux, cité médiévale
ISBN: 2251449183
Éditeur: Les Belles Lettres
Publié: 2019-05-14T22:00:00+00:00


Illustration 18. Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Troyes. Commencée au début du XIIIe siècle, sa construction, comme celle de la plupart des cathédrales, fut interrompue pendant de longues périodes quand l’argent venait à manquer ; elle ne fut achevée qu’au XVIe siècle.

Les plans2 des bâtisseurs sont dessinés avec art sur du parchemin. Ils y expliquent leurs intentions à l’évêque et au chapitre : les plans de chaque partie de la nef, du chœur et des transepts ; les dessins des portiques et de leurs sculptures ; les dessins à l’échelle des baies et des déambulatoires ; les diverses possibilités de couverture et d’écoulement des eaux. Mathématiciens accomplis, et surtout très forts géomètres, ils calculent les proportions en complétant les mesures faites en pieds et en pouces par des modules basés sur des carrés, des triangles équilatéraux et autres polygones réguliers. Ce savoir est si ésotérique qu’il relève du secret professionnel.

Le maître bâtisseur n’est pas seulement bien payé : il est aussi très respecté, comme les maîtres maçons. Certains prêtres n’ont pu dissimuler leur indignation devant le statut de seigneur dont jouit cette élite de roturiers : « Dans les grands édifices, le maître en chef commande à ses hommes mais il met rarement la main à l’ouvrage ; et pourtant il est payé bien plus que les autres. […] Les maîtres maçons, avec leurs cannes et leurs gants, disent, “Taillez ici et taillez là”, mais ils ne font pas le travail eux-mêmes. »

Le maître bâtisseur est le général d’une armée d’ouvriers qualifiés et par conséquent coûteux. Les pèlerins et les fidèles en général contribuent quelquefois bénévolement à l’ouvrage, généralement dans le domaine du transport. Il arrive ainsi qu’une longue file de pénitents s’attelle à un chariot rempli de pierres, prenant la place des bœufs ; mais ceux-ci font du meilleur travail. Il est une forme plus efficace de travail bénévole : celui du paysan ayant son bœuf et sa charrette, et qui reçoit une indulgence de l’évêque en échange de son aide. Mais le transport d’une grande quantité de pierres sur une longue distance reste problématique. Troyes importe une partie de ses pierres de Tonnerre, située à une quarantaine de kilomètres au sud, mais sans liaison fluviale. Le voyage quintuple le prix du matériau. Le transport par eau est beaucoup moins cher. Le marbre pour les colonnes de la grande abbaye de Cluny a fait un trajet dix fois plus long, descendant la Durance depuis les Alpes et remontant le Rhône. Quand ils le peuvent, les évêques cannibalisent les monuments païens, comme à Reims, où un évêque obtint naguère de Louis le Pieux la permission de démolir les remparts romains pour construire l’ancienne cathédrale romane.



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