La poison by Inconnu(e)

La poison by Inconnu(e)

Auteur:Inconnu(e) [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Théâtre
Publié: 2012-04-20T20:11:42+00:00


Dans l’entrée, chez Maître Aubanel.

Paul. – Alors, en somme, cette conversation entre nous… ?

Maître Aubanel. – Pourrait ne pas avoir eu lieu.

Paul. – Compris.

Ils se serrent la main et Paul s’en va.

Dans le cabinet de Maître Aubanel.

Son secrétaire l’attend. Il rentre.

Le secrétaire. – Dois-je recopier les notes que vous avez prises, Maître ?

Maître Aubanel. – Non – je préfère les compléter d’abord.

Le secrétaire. – Affaire intéressante, celle-là ?

Maître Aubanel. – Facile – je crois… si l’homme n’a pas menti – mais ils mentent tous pour commencer.

On entend alors un coup de sonnette.

Ai-je d’autres rendez-vous ?

Le secrétaire. – Pas à ma connaissance.

Le valet de chambre entre et présente à Maître Aubanel une carte sur un plateau.

Maître Aubanel. – Le Procureur de la République. Tiens. Vous l’avez fait entrer au salon ?

Le valet de chambre. – Oui, Monsieur.

Maître Aubanel. – Merci. (À son secrétaire :) Voulez-vous le prier d’entrer, vous serez gentil.

Le valet de chambre sort – le secrétaire fait entrer le Procureur de la République – puis il se retire.

Le Procureur. – Bonjour, mon cher Maître et ami.

Maître Aubanel. – Monsieur le Procureur, soyez le bienvenu. Je ne vous cacherai pas la très vive et très agréable surprise que me cause votre visite.

Le Procureur. – Je vous demande d’y voir un témoignage de l’intérêt que je vous porte – et j’ai voulu précisément qu’elle n’ait aucun caractère officiel. Vous recevoir dans mon cabinet n’eût certes pas manqué d’attirer l’attention – et pour tout dire enfin, je dois être à cinq heures chez Mme de Mongerond qui habite en face de chez vous. Ma foi j’ai sauté sur la coïncidence !… Et me voilà tout à fait à l’aise pour vous dire à présent sur le ton le plus cordial, le plus délibéré qui soit, la chose la moins agréable du monde : l’interview que vous avez donnée à la radio avant-hier soir a fait le plus mauvais effet, je ne vous le cacherai pas. Ceux qui l’ont entendue répètent vos paroles – et la plupart les dénaturent. Ne me répondez rien – ce qui est fait est fait – mais soyez sur vos gardes. D’une part vos cent acquittements, dont vous êtes si fier – à juste titre – vous ont fait au Palais d’innombrables ennemis. Que vous vous en moquiez, je le conçois fort bien – mais d’autre part, vos arguments inattendus, que vous poussez parfois jusqu’au paradoxe, pourraient avoir finalement d’assez fâcheuses conséquences.

Maître Aubanel. – ?

Le Procureur. – Lesquelles ? Je vais vous le dire. M. le Président Bercholdt et moi nous nous sommes vus ce matin, et nous ne sommes pas éloignés de penser que cette discrimination que vous aimez à faire entre le meurtrier et le criminel est de nature à troubler les consciences…

Maître Aubanel. – Un mot – pardon, Monsieur le Procureur – ce n’est pas moi qui les acquitte.

Le Procureur. – Je ne vous reproche pas vos acquittements…

Maître Aubanel. – Permettez-moi de vous répondre que c’est encore heureux !

Le Procureur. – Je ne vous reproche rien, d’ailleurs – si ce n’est le ton peut-être un peu vif sur lequel vous me répondez.



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