Diloy le chemineau by Comtesse de Ségur

Diloy le chemineau by Comtesse de Ségur

Auteur:Comtesse de Ségur [Ségur, Comtesse de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782203135130
Éditeur: In Libro Veritas
Publié: 2010-09-15T22:00:00+00:00


XVI - Arrivée de Gertrude

Félicie n’était pas très contente de l’arrivée de Gertrude, dont la simplicité, la bonté, la douceur contrastaient avec sa hauteur et ses habitudes impérieuses. Laurent et Anne étaient très heureux de revoir leurs cousines, Juliette surtout, qui n’avait que huit ans et qui serait leur compagne de jeux.

Longtemps avant l’heure de l’arrivée, les enfants étaient dans l’agitation de l’attente. Laurent demanda à sa bonne s’il y avait des joujoux dans la chambre de Juliette.

LA BONNE. - Non, mon cher petit ; il n’y a rien du tout : vous lui prêterez les vôtres quand elle viendra jouer avec vous.

LAURENT. - Mais dans sa chambre elle s’ennuiera.

LA BONNE. - Vous verrez cela avec elle, quand elle sera arrivée.

LAURENT. - Je voudrais bien lui en donner un peu d’avance. Voyons, Anne, qu’est-ce que nous porterons chez Juliette ?

ANNE. - Demandons à maman la belle poupée de cire et le beau trousseau que m’a donnés mon oncle.

LAURENT. - C’est ça ! Et moi, je vais lui donner... Quoi donc ? Mon grand cheval ?...

LA BONNE. - Ce n’est pas un joujou de fille.

LAURENT. - C’est vrai !... Et mon théâtre avec des personnages ?

ANNE. - Ce serait très bien ; elle jouera des comédies.

LAURENT. - Et toi, Félicie, qu’est-ce que tu leur donneras ?

FÉLICIE. - Je ne leur donnerai rien du tout. Gertrude est trop grande et Juliette est trop petite.

LAURENT. - Si tu mettais chez Gertrude des livres ? Par exemple les huit volumes de la Semaine des enfants ?

FÉLICIE. - Non ; c’est trop beau ; elle les abîmerait.

LAURENT. - Oh ! pauvre Gertrude ! elle n’aura donc rien ?

FÉLICIE. - Elle n’a besoin de rien ; elle apportera avec elle ce qu’il faut.

LAURENT. - Tu es avare. Ce n’est pas gentil ça.

FÉLICIE. - Je ne suis pas avare, mais je ne veux pas qu’on me salisse mes beaux livres.

LAURENT. - Je te dis qu’elle les soignera très bien.

FÉLICIE. - Et moi je te dis que je ne veux pas les donner ; donne tes affaires si tu veux : moi je garde les miennes.

ANNE. - Alors, puisque tu es si méchante, je vais lui donner Jean Bourreau et les Défauts horribles.

FÉLICIE. - Ce sera joliment bête ! Gertrude qui a quatorze ans et qui fait la grande dame !

ANNE. - Non ! elle ne fait pas la grande dame ; elle est très bonne, bien meilleure que toi.

FÉLICIE. - Tu cherches toujours à me dire des choses désagréables.

ANNE. - Et toi donc ? Tu en dis à tout le monde.

FÉLICIE. - Ce n’est pas vrai.

ANNE. - Si, c’est vrai. Le pauvre chemineau, tu as été très méchante pour lui.

FÉLICIE. - Je te prie de ne plus me parler de ce chemineau ; cela m’ennuie.

LAURENT. - Tiens ! hier tu lui as donné la main.

FÉLICIE, embarrassée. - Ce n’était pas pour lui, c’était pour faire plaisir à mon oncle.

LAURENT. - Pas du tout, pas du tout ; c’est parce que tu as été bonne une minute, et parce que tu t’es rappelé qu’il t’a sauvée de l’ours.



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