Corps accord by La CORPS féministe

Auteur:La CORPS féministe
La langue: fra, fra
Format: epub
Éditeur: Éditions du remue-ménage
Publié: 2019-02-27T16:59:32+00:00

La masturbation me permet d’écouter ce qui se produit dans mon corps, et me fait me sentir bien dans ma peau. J’aime suivre l’impulsion du moment. Parfois j’ai plusieurs orgasmes; parfois je n’en ai aucun. La meilleure source de plaisir, c’est d’être en mesure de faire ce qui me fait du bien à ce moment précis. J’ai rarement autant de liberté et aussi peu de pression dans les autres aspects de ma vie. (Anonyme)

LE CONSENTEMENT ENTHOUSIASTE

En parallèle des vagues de dénonciation des agressions sexuelles comme #AgressionNonDénoncée (2014) ou #MoiAussi (2017), on entend de plus en plus parler de consentement. Cette notion implique qu’avant et pendant une relation sexuelle, les partenaires doivent s’assurer de leur volonté respective à entreprendre ou à poursuivre l’interaction. Une courte vidéo, créée par Emmeline May et intitulée «Consent: It’s as Simple as Tea», utilise la métaphore de la tasse de thé pour expliquer ce que signifie le principe de consentement: si vous invitez une personne à boire du thé, elle est libre d’accepter ou non et peut changer d’avis, c’est-à-dire cesser de boire du thé avec vous, même si elle était d’accord au départ. La vidéo est disponible en français sur le site UQAM.tv sous le titre «Le consentement: pas si compliqué finalement!».

On parle aussi de consentement enthousiaste pour souligner qu’au-delà de ne pas s’opposer ou d’acquiescer à une proposition, une personne peut activement manifester son désir d’entreprendre ou de poursuivre une interaction sexuelle. C’est comme si le célèbre slogan féministe «non, c’est non!» était transformé en «sans oui, c’est non!» ou même «oui, c’est oui!» Que ce soit par des gestes, des regards, des paroles ou une attitude, il existe de nombreuses façons de signaler à une autre personne qu’on désire s'engager dans une interaction sexuelle ou la poursuivre.

Il est de la responsabilité de chaque partenaire d’être à l’écoute de l’autre. S’il y a le moindre doute, on devrait toujours s’assurer non seulement que l’autre personne est consentante, mais qu’elle désire totalement – qu’elle brûle d’envie d’avoir – cette relation sexuelle. La popularisation de la notion de consentement enthousiaste pourrait ainsi contribuer à inverser le fardeau de la preuve dans les cas de démarches judiciaires à la suite d’une agression sexuelle: au lieu que ce soit à la victime de prouver qu’elle ne souhaitait pas cette relation sexuelle, ce serait à l’agresseur de prouver qu’il s’est bien assuré du consentement.

Lorsqu’on pourrait s’engager dans une relation sexuelle, il arrive qu’on ne sache pas vraiment ce que l’on souhaite. Cela peut survenir avec une fréquentation, un·e ami·e ou un·e partenaire de longue date: Est-ce que j’ai envie de me rapprocher sexuellement de cette personne à ce moment précis? De quelles façons? Et si je ne suis pas certain·e, est-ce que je peux dire que je suis confus·e? Est-ce que je peux formuler clairement ce que je veux et ce que je ne veux pas?

Parler de sexualité s’avère parfois difficile, qu’on utilise des termes corrects d’un point de vue anatomique – comme vagin, pénis et pénétration – ou des expressions populaires – comme chatte, queue et baiser.

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