Christine gagne la partie by Marie-Louise Fischer

Christine gagne la partie by Marie-Louise Fischer

Auteur:Marie-Louise Fischer [Fischer, Marie-Louise]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Hachette
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Redresseuses de tort

Le dimanche après-midi, il se mit à pleuvoir. Christine n’en fut pas fâchée : cela facilitait son retour à Munich. Bien qu’elle aimât vivre dans la grande ville et à l’internat, elle avait chaque fois l’impression de plonger dans un autre monde.

Après avoir remis Foufou, muni de sa marque jaune, à Mlle Esser, elle retrouva ses camarades, dont la plupart s’étaient déjà réunies dans la salle de séjour. On l’accueillit chaleureusement. Comme toujours après les week-ends passés chez elles, les filles avaient beaucoup à raconter. Avec l’histoire du renard enragé et la conduite héroïque de Foufou, Christine se trouva cette fois au centre de l’intérêt.

Le réveil du lundi, loin de la maison, fut particulièrement pénible. Mais Christine serra les dents. Elle savait que les autres souffraient autant qu’elle, même celles qui n’avaient pas un foyer aussi agréable que le sien. Les pensionnaires se lavèrent et s’habillèrent assez silencieusement, puis descendirent sans entrain au réfectoire et se rendirent de mauvaise humeur en classe, où elles retrouvèrent les externes. Celles-ci n’avaient d’ailleurs pas l’air très gai, elles non plus.

Caro n’était pas encore revenue.

De ce fait, le cours de Mme Hart se déroula presque normalement. Les filles des bancs de derrière bavardèrent, il est vrai, mais c’était plutôt par habitude que pour ennuyer le professeur.

Malgré ses échecs précédents, Mme Hart continuait à s’efforcer de rendre son cours intéressant. Il ne lui manquait que le don de s’imposer. Quel dommage ! pensa Christine. Elle fut tentée de se tourner vers le fond de la classe et de crier : « Taisez-vous à la fin ! » Elle aurait certainement obtenu le silence, du moins pour un moment. Mais elle connaissait la susceptibilité de Mme Hart : sans doute le professeur l’aurait-elle remise vertement à sa place. Aussi préféra-t-elle se tenir coite et écouter du mieux qu’elle pouvait.

Malgré tout, cette première heure de classe tira les élèves de 6e A de leur léthargie et, après le cours suivant, celui de gymnastique, pendant lequel Mlle Stein leur secoua joliment les puces, elles avaient retrouvé leur entrain habituel.

Pendant la récréation, elles durent sortir dans la cour malgré la pluie estivale et se promener sous le préau. Christine ne se joignit pas aux autres. Elle entraîna Babette aux lavabos. Là, les deux filles s’assirent sur les radiateurs froids près de la fenêtre et s’entretinrent à voix basse.

« Hier, j’ai parlé de Caro à mon père, dit Christine.

— Et alors ? » Babette s’examina dans un petit miroir de poche et arrangea sa frange blonde. « Entreprendra-t-il quelque chose ?

— Je ne me suis renseignée que d’une manière tout à fait générale, sans mentionner son cas.

— Pourquoi ?

— Elle n’aimerait sûrement pas qu’on ébruite son histoire.

— Possible. » Babette fit disparaître le miroir dans la poche de son ample jupe de coton jaune.

« Mon père dit que, dans des circonstances pareilles, il ne préviendrait pas la police, mais irait voir les parents.

— Et ira-t-il ?

— Mais Babette !… » Involontairement, Christine avait haussé la voix ;



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