Bob Morane T087 Les papillons de l'Ombre Jaune by Vernes Henri

Bob Morane T087 Les papillons de l'Ombre Jaune by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Ombre Jaune, Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1968-02-21T08:16:42+00:00


*

Combien d’heures marchèrent-ils ? Ni Lynn Aldiss ni Bob Morane n’auraient pu le dire. Chaque pas leur était devenu une torture odieuse. Leurs pieds semblaient changés en plomb et ils avançaient sans parvenir à les soulever du sol, se contentant de traîner la semelle comme des forçats enchaînés.

Vers le milieu de l’après-midi, le plateau central fut atteint. Il était couronné par une vaste savane entrecoupée de marécages aux eaux croupies, aux boues putrides. Parfois on apercevait, formant à ces marécages une ceinture végétale, de petits bois composés d’arbres rabougris. Un silence total régnait. On ne percevait plus les jacassements des singes ni les piaillements des oiseaux. Aucun gibier ne fendait l’herbe basse, grillée par le soleil. Même les insectes semblaient avoir déserté ce lieu désolé, littéralement oublié des hommes, privé de toute vie animale, eût-on dit.

Un dernier marécage fut franchi sur une étroite digue naturelle puis, un rideau d’arbres dépassé, le terrain changea : une vaste étendue rocailleuse, au centre de laquelle s’élevaient plusieurs rochers blanchâtres, de dimensions cyclopéennes. Un de ces rochers surtout retenait l’attention. De forme arrondie, creusé de trous figurant les orbites et les cavités nasales d’une tête de mort, il rappelait un gigantesque crâne à demi enfoui, un peu de guingois, dans le sol. Il y avait dans son aspect quelque chose de terrifiant et, immanquablement, il faisait songer au squelette d’un titan enterré debout et qui s’était efforcé de sortir de son tombeau jusqu’à ce que ses orbites vides effleurassent le sol.

Ce fut vers ce rocher que Bob Morane et Lynn Aldiss furent poussés. C’était à peine s’ils parvenaient encore à se traîner, et ce fut avec soulagement qu’ils purent s’appuyer au rocher blanc et poli comme de l’os. Un dacoït se mit alors à grimper en posant les pieds dans de minuscules excavations presque invisibles creusées dans la pierre dure. Il s’éleva ainsi le long du zygoma pour se hisser vers l’œil gauche, à cinq mètres du sol. Finalement, il atteignit le rebord de l’orbite, dans laquelle il disparut. Il y eut quelques minutes d’attente, puis quelque chose qui ressemblait à un long serpent de métal jaillit du trou, se déplia, descendit vers le sol et se révéla finalement être un escalier articulé, fait d’un métal léger ressemblant à de l’aluminium.

Du doigt un dacoït désigna les premiers degrés aux prisonniers, sans prononcer la moindre parole comme toujours. Pourtant, le geste était suffisamment significatif pour que Lynn et Morane comprennent. Lentement, ils se mirent à gravir les marches de l’escalier qui vibrait sous eux. Leurs mains, toujours liées derrière le dos, ne leur permettaient pas de prendre appui et, à plusieurs reprises, ils faillirent basculer en arrière ; mais, chaque fois, la main vigoureuse, aux doigts durs comme l’ivoire, du dacoït qui les suivait les repoussait en avant. Finalement, ils prirent pied sur le rebord de l’orbite et furent conduits au fond d’une excavation ronde qui, réellement, par sa forme, pouvait passer pour avoir protégé jadis un œil monstrueux. Au fond de cette caverne, un trou rond.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.