Bienvenue à Perfect City by Helena Duggan

Auteur:Helena Duggan [Duggan, Helena]
La langue: fra
Format: epub
Tags: humour, action, pince-sans-rire, absurde, lunettes, anglais, disparition, parfait, Fantasy, urbain, fantastique, orphelin, mésaventure, Science, Fiction, kidnapping, enlèvement, Peur, frisson, déménagement, Isolement, solitude, conflit, familial, Amitié, Solidarité, cécité, aveugle, tyran, opticien, sarcasme, problème, souterrain, Sombre, secret, complot, Enquête, énigme, comportement, Affrontement
Éditeur: Fleurus
Publié: 2020-03-13T22:21:08+00:00

Chapitre 22

Le réimaginateur

— J’ai une idée, annonça Violet en posant sa tasse.

— Oh, non, pas encore ! plaisanta Kid. La dernière a failli nous coûter la vie, je te rappelle. Les Guetteurs ont essayé de nous tuer dans la Cité fantôme…

— Très drôle, rétorqua-t-elle avant de se tourner vers un William perdu dans ses pensées. Si c’est le thé qui rend tout le monde aveugle, il faut juste qu’on s’en débarrasse ! Il suffirait que tous les habitants de Perfect City arrêtent d’en boire pour retrouver la vue, n’est-ce pas, Mr Archer ? Euh… Mr Archer ?

— Oui ? Oh, excuse-moi, Violet. Tu peux répéter ?

— Si on élimine le thé, tout le monde sera de nouveau capable de voir la réalité, non ?

William s’éclaircit la voix.

— Malheureusement, je doute que ce soit si simple. Vois- tu, les lunettes que mes frères ont créées sont extrêmement sophistiquées. As-tu déjà remarqué la crédulité totale des Perfectionnistes ? Il suffit de leur dire que le ciel s’écroule pour qu’ils y croient ! C’est parce que les lunettes absorbent leur imagination. Au cours de la journée, les minuscules picots métalliques sur les branches attirent et retiennent l’imagination, comme un aimant – du moins, c’est ainsi qu’ils fonctionnaient, à l’époque. La nuit, les Guetteurs s’introduisent dans chaque foyer, insèrent les lunettes dans une machine spéciale qu’ils appellent le Purgateur, et en extraient l’imagination prélevée. Le tout est ensuite apporté à mes frères, qui le conservent en lieu sûr.

— C’est donc ça qu’on a vu dans la réserve des Archer, Violet. Tous ces bocaux de couleurs, ce devait être l’imagination des gens ! conclut Kid, soudain fébrile.

— Mais pourquoi ? demanda la jeune fille à William, sans relever l’enthousiasme de son ami.

— Eh bien, c’est très simple : la population est bien plus facile à maîtriser lorsqu’elle est dépourvue d’imagination. Elle ne pose pas de questions et gobe tout ce qu’on lui raconte. En fait, si on retire aux hommes leur capacité à imaginer, ils ne sont guère plus que des coquilles vides…

— Pourquoi conserver ces imaginations, dans ce cas ? intervint Kid, dubitatif. Ils pourraient simplement les détruire !

William se fendit d’un large sourire.

— Fort heureusement, c’est impossible, mon garçon ! On peut certes dérober et cacher l’imagination de quelqu’un, mais, une fois libérée, elle finit toujours par retrouver son propriétaire !

— Pourquoi les lunettes n’ont pas marché sur moi, alors ? interrogea Violet. Je n’ai pas perdu mon imagination.

— Je ne saurais trop l’expliquer, répondit William, songeur. Parfois, mes frères ont beau tout mettre en œuvre, certaines personnes échappent à leur contrôle.

Violet réfléchit quelques minutes avant de reprendre la parole.

— Ma mère m’a donné des pilules jaunes qui avaient un drôle d’effet sur mon cerveau. Je n’étais plus moi-même. On lui a dit que j’étais atteinte du SEDCI, le syndrome de l’enfant désobéissant, contestataire et irritable.

William éclata de rire, si brusquement qu’il faillit s’étrangler avec son thé.

— Le SEDCI ? Alors, là, on peut dire que c’est original ! Mes frères ont le don de me faire rire, parfois.

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