Avec mes tendres pensées by Tamara McKinley

Auteur:Tamara McKinley [McKinley, Tamara]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Chick-Lit
ISBN: 9782809843156
Éditeur: L’Archipel
Publié: 2022-09-23T11:40:33+00:00

Lorsque Jack commença à manger, Mary se rendit compte qu’elle avait faim aussi. Elle n’avait rien laissé dans son assiette. Ils se trouvaient assis dans la cuisine en compagnie d’Harvey et de Monty qui, à côté de la table, bavaient à l’avance.

Jack trempa dans la sauce deux petits morceaux de pain, qui disparurent, presque instantanément, dans le gosier des chiens. Le garçon sourit en ébouriffant leurs têtes hirsutes.

— Ça me manque, de ne pas avoir de chien auprès de moi.

— Comment est-ce possible ? s’étonna Mary. Ta mère leur refuse l’entrée de la maison.

— C’est vrai, mais je sais qu’ils ne sont pas loin, et à chaque fois qu’on sort, on est certain de recevoir un accueil chaleureux.

Il lui sourit en lui prenant la main :

— Je suis tellement content de me retrouver enfin avec toi. Tu n’imagines pas à quel point tu me manques.

— Tu me manques aussi, murmura la jeune femme, tandis qu’ils se penchaient au-dessus de la table pour échanger un baiser.

Jack inclina soudain la tête en entendant, dans la salle à manger, la voix de Bing Crosby chanter « White Christmas ».

— Te rends-tu compte que nous n’avons encore jamais dansé tous les deux pour de bon ?

— Tu oublies toutes les fois où tu m’as marché sur les pieds pendant les quadrilles, au moment des moissons…

— Non, mais j’ai dit « pour de bon ».

Jack se leva, la mine solennelle, et tendit une main :

— Accepterais-tu de danser avec moi, Mary ?

Elle vint entre ses bras, posa la tête sur son épaule. Serrés l’un contre l’autre, ils se mirent à se balancer au son de la musique. Peu leur importait de se trouver dans la cuisine de Peggy Reilly, peu leur importait le regard perplexe des deux chiens sur eux. Et tant pis si leur piste de danse n’était qu’un carré de linoléum défraîchi. Ils étaient ensemble, et c’était là tout ce qui comptait.

À la fin de la chanson, ils s’embrassèrent, puis s’écartèrent l’un de l’autre.

— Il va bientôt falloir que je m’en aille, fit Jack, qui venait de lorgner la pendule. Il est presque 23 heures, et ils ferment les portes de l’auberge à minuit.

— Dans ce cas, allons danser une dernière danse dans la salle à manger. Ce serait impoli de ne pas se montrer du tout, alors que Peggy a été si gentille avec nous.

Ils pénétraient bientôt dans la vaste pièce, où ils furent accueillis par des sourires entendus et des applaudissements. Ils s’empourprèrent tous deux, avant de se joindre à la longue et sinueuse chenille qui les entraîna dans le hall, puis sur le palier du premier étage, avant de redescendre à la cuisine, dont on fit le tour, pour regagner enfin la salle à manger, où Mrs Finch, surexcitée, agita sa canne dans leur direction.

— Ton ami est très élégant, dit-elle à Mary. Quel uniforme porte-t-il ?

— Celui des commandos, répondit Jack avec fierté, d’une voix forte pour tenter de se faire entendre.

Il lui montra l’écusson sur son béret, ainsi que l’insigne à son bras.

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