Balle mortelle à Wimbledon by J. B. Livingstone

Balle mortelle à Wimbledon by J. B. Livingstone

Auteur:J. B. Livingstone [Livingstone, J. B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier
Éditeur: du Rocher
Publié: 2017-07-16T00:00:00+00:00


CHAPITRE XX

Sir William Danseer chaussa ses lunettes demi-lunes ; assis à son bureau, chez Sotheby’s, il faisait preuve, comme à son habitude, d’une élégance de dandy.

— Si vous n’étiez pas Scotland Yard, je ne vous aurais pas reçus, messieurs ; un monceau de dossiers exige toute mon attention et je dois partir demain pour l’Écosse où je vends un château médiéval aux enchères.

— Vous devriez différer ce voyage, suggéra Higgins.

Effaré, sir William ôta ses lunettes.

— Je vous demande pardon, inspecteur ?

— Vous m’avez parfaitement compris.

Sir William se leva, raide comme une statue.

— Est-ce un ordre ?

— Je crains que oui, répondit Marlow.

— Pourquoi cette privation de liberté ?

— Parce que vous êtes impliqué dans une affaire criminelle.

Soucieux, William Danseer se rassit.

— Soyez plus clair, superintendant.

Scott Marlow, incisif, tendit le cou.

— Les billets de Wimbledon.

— Les billets de Wimbledon, répéta sir William d’une voix tremblante. Alors, vous savez…

— Le bookmaker a tout avoué.

Le dandy se tassa sur son siège et ouvrit son col de chemise, comme s’il étouffait.

— Triste affaire, messieurs ; je me suis laissé entraîner sur un mauvais chemin.

— Ne seriez-vous pas la tête pensante ?

— Si, en compagnie d’un membre du conseil d’administration du All England ; vous aurez très vite sa démission, bien entendu. Quant à moi, je me remets entre vos mains.

— Pourquoi cette malversation, sir William ?

— Une folie, inspecteur.

— De quel ordre ?

— Banal besoin d’argent.

— Mauvais investissements ?

— En quelque sorte ; dois-je vous suivre immédiatement ?

— Bien sûr que non, répondit Higgins, aimable ; par bonheur pour vous, aucun de ces billets n’a été mis en vente. Le délit est donc mineur.

— Vous m’en voyez ravi ; croyez-vous qu’un bon avocat…

— Vous risquez une forte amende, rien de plus.

Sir William s’épongea le front avec sa pochette de soie mauve.

— Le vent d’un cyclone vient de m’effleurer… Je ne recommencerai pas ce genre d’imbécillités.

— Ce serait préférable.

*

* *

— Il méritait la prison, bougonna Marlow.

— Je vous l’accorde.

— Pourquoi tant de mansuétude ?

— Parce que nous ne savons pas encore si ce trafic de billets est lié à l’assassinat de Lord Benjamin. Un seul dénominateur commun, mais de taille : Wimbledon.

— Ce dandy est un petit voleur.

— Un grand voleur, rectifia Higgins ; il aurait gagné beaucoup d’argent. Voudriez-vous vérifier le montant de la fortune de son épouse ?

— C’est fait : il est énorme. Les parents de Claudia Danseer étaient très riches et ils ont tout légué à leur fille unique.

Higgins consulta son carnet noir et ajouta cette précision à la page « Claudia Danseer ».

— Sir William et son épouse, des complices ?

— N’allons pas trop vite, mon cher Marlow ; il ne faudrait surtout pas emmêler les fils que nous commençons à percevoir. À présent, il faut retrouver au plus vite un individu, en espérant qu’il n’est pas décédé.

— Qui donc ?

— Un nommé Penrose.

*

* *

La fouille administrative était l’une des spécialités de Marlow ; il remonta avec célérité la filière de « Penrose industries » et, avec l’aide de divers



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