AUTONOMIE ! by TARI MARCELLO

AUTONOMIE ! by TARI MARCELLO

Auteur:TARI MARCELLO [MARCELLO, TARI]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: La Fabrique
Publié: 2015-06-14T22:00:00+00:00


Autonomie et délire du sujet : mille groupes en multiplic/action

Le pouvoir n’est pas seulement là où se prennent des décisions horribles mais partout où le discours enlève le corps la rage le hurlement le geste de vivre.

Collettivo A/traverso, Alice è il diavolo.

En raison de leur proximité avec le jeune prolétariat, l’activité des petits groupes autonomes qui se forment à cette période autour d’A/traverso – giornale dell’autonomia et Zut – foglio di agitazione dadaista, expériences d’écriture et de vie fondées entre Bologne et Rome, sera essentielle pour certains développements de 1977. A/traverso fut, entre autres, le laboratoire dont s’inspira Radio Alice, la radio libre de Bologne, la radio du Mouvement. Bien sûr, il y eut d’autres expériences radiophoniques mouvementistes en Italie, comme Radio Sherwood à Padoue, Radio Città Futura à Rome et Radio Popolare à Milan, mais Radio Alice a dans cette histoire une importance particulière, célébrée récemment dans un beau film de Guido Chiesa, Lavorare con lentezza. Le nombre de filles nées autour de 1977 et prénommées Alice confirme son importance dans l’imaginaire collectif. Cette expérience exceptionnelle fut relativement éphémère, contrairement par exemple aux autres radios mentionnées plus haut qui émettent toujours aujourd’hui, tout simplement parce que cette radio était le Mouvement même et par conséquent, indépendamment des persécutions policières, elle prit fin avec celui-ci. S’agissant de collectivités et de mouvements, la continuité ne prouve rien, du point de vue de la révolution, si ce n’est bien souvent l’opportunisme et l’esprit managérial des continuistes à tout prix. Mais Radio Alice vit encore, elle reste dans la mémoire commune comme l’un des épisodes les plus significatifs de notre histoire révolutionnaire.

A/traverso commence à paraître en mai 1975. Au début, il est fabriqué à la machine à écrire et au feutre et reproduit ensuite en offset. Le titre est composé de lettres découpées dans des journaux comme L’Unità, Il Manifesto et Rosso. Bologne est à l’époque un territoire particulièrement propice à ce genre d’expériences « créatives » : parmi les 70 000 étudiants, beaucoup viennent y suivre les cours du DAMS (département arts, médias et spectacle), un nouveau cursus dans lequel se sont retrouvés différents professeurs libertaires et ouverts aux contaminations du Mouvement. Les étudiants viennent de toute l’Italie, en particulier du Sud, mais aussi de l’étranger – plusieurs Allemands, notamment, participent aux expériences dont nous parlons. Bifo et les autres concepteurs de la revue étaient presque tous d’anciens militants de PO et de Linea di Condotta, mais ils y avaient défendu la ligne « spontanéiste » ; à cette époque, ils avaient lu L’Anti-œdipe, ils avaient vécu avec un grand bonheur, même au prix de mille contradictions, le mouvement féministe et gay, et ils se plaçaient immédiatement sur un terrain où l’auto-organisation n’était pas, et ne deviendrait jamais, « subjectivité politique » : le petit groupe, la revue, la radio se voulaient des instruments mais jamais la direction de quoi ou de qui que ce soit, et leur proposition était la collectivisation du quotidien et l’organisation micropolitique. Plutôt que d’instruments, il faudrait



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