Antarctide le Continent Qui Rendait Fou by Dominique Le Brun

Antarctide le Continent Qui Rendait Fou by Dominique Le Brun

Auteur:Dominique Le Brun [Dominique Le Brun]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Omnibus
Publié: 2017-08-14T22:00:00+00:00


Lecointe a installé sur la glace un petit observatoire en planches recouvert de carton bitumé, haut de 1,70 mètre, large de 1,75 mètre ; des fenêtres mobiles s’ouvrent sur les quatre faces latérales et permettent d’embrasser chacune 110 degrés d’horizon. A l’intérieur, devant les fenêtres, les instruments sont posés sur des tuyaux en grès remplis de glace et couverts d’une pierre de taille. Afin d’éviter de transporter les chronomètres sur la banquise et de les exposer ainsi au froid, qui risquerait de les détériorer, Lecointe a mis sa cabine à bord, où ils sont déposés, en communication électrique avec la cabane.

Mais, pendant toute la première moitié du mois de mai, il dégèle constamment. La neige, à l’intérieur de la cabane, fond à différentes reprises par suite de la quantité de chaleur absorbée par le carton noir, de sorte que la base s’enfonce peu à peu et inégalement dans le sol.

En même temps, par le fait du dégel, la banquise subit de sensibles modifications. Notre floe est morcelé par des crevasses et des veines nombreuses. Une d’elles se forme juste à côté du petit observatoire, déjà si compromis, et le sépare de la glace qui entoure le navire. Lecointe, Amundsen et Cook passent toute la matinée du 13 mai à sauver l’édicule qui, pris comme dans un étau, est presque complètement écrasé. Après le sauvetage, il est réinstallé plus près du navire.

Le dégel devient si fort qu’il est nécessaire de déblayer le pont. Les agrès et les cordages sont couverts d’une couche de glace et de givre qui atteint, par places, jusqu’à 20 centimètres de diamètre ; elle se détache par grands blocs, qui viennent tomber sur le pont avec un bruit mat, nous réveillant à tout moment en sursaut pendant notre sommeil. De nouvelles crevasses se forment un peu partout et l’une d’elles aboutit à l’étrave.

La température est fonction directe de la direction du vent. Les vents du sud apportent les grands froids, tandis que par ceux qui soufflent du nord, c’est-à-dire du large, la température s’élève rapidement jusqu’à zéro ou même quelques dixièmes au-dessus. Ce sont ces vents du nord qui nous donnent en mai une température moyenne (– 6,5°) plus élevée de 5,3° que celle d’avril.

Nous atteignons en mai les points extrêmes de notre dérive vers le sud, le 16 : 71° 35’ par 89° 10’ O., et le 31 : 71° 36’ S.

Peu à peu, la banquise, un moment détendue, se resserre.

Le champ de glace qui nous entoure se couvre de plus en plus de hummocks de pression.

Vers la mi-mai, le soleil ne se montre plus que quelques instants au milieu du jour.

La nuit polaire s’abat sur nous.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.