Tchao Papa by Juan Damonte

Tchao Papa by Juan Damonte

Auteur:Juan Damonte [Damonte, Juan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature argentine, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1997-05-14T19:58:24+00:00


CHAPITRE 11

Sachant que son appartement serait sous surveillance, je contournai l’immeuble par la rue parallèle, où se trouvait le Club sportif des services de voirie. Je saluai les deux portiers qui glandaient dans le hall, montai les escaliers quatre à quatre pour gagner rapidement la terrasse et, de toit en toit, parvins sur celui de Roxana, trois bâtiments plus loin. Je jetai un coup d’œil dans la rue sans rien constater d’anormal et me demandai où pouvaient bien se cacher les gars chargés de monter la garde. Elle habitait au dernier étage, de sorte qu’en penchant la tête par la lucarne, je pouvais voir son salon et les lueurs changeantes de la télévision. La porte qui donnait sur l’escalier était ouverte, comme d’habitude. Je descendis dans le noir jusqu’à l’appartement. Je savais que le Français risquait de s’y trouver mais n’entendais pas d’autres voix que celles du téléviseur. Je pressai la sonnette, un pistolet dans chaque main. Ses pas élégants se rapprochèrent de moi et elle ouvrit sans se préoccuper de savoir qui c’était. Vêtue d’un peignoir en soie crème, une coupe de champagne à la main, elle était plus jolie que jamais avec ses longues jambes, ses lèvres parfaites, sa peau diaphane et ses cheveux noirs légèrement ondulés qui couvraient ses épaules.

— Tu es seule ? lui demandai-je.

— Jusqu’à maintenant, oui. Je suis une femme libre.

Je la poussai doucement et refermai derrière moi, inspectai la cuisine, la salle de bains, les chambres et le living. Elle était vraiment seule.

— Tu as oublié quelque chose ? lâcha-t-elle.

— J’avais envie de te voir. Je peux m’asseoir ?

— Où tu voudras.

Je m’installai sur le grand canapé que nous avions acheté ensemble et me délestai de mes deux pistolets.

— Tu es de plus en plus armé ! Je peux quand même t’embrasser ?

Elle effleura mes lèvres et je pus à nouveau sentir son odeur, son haleine, la caresse de ses cheveux. Elle s’assit à ma gauche.

— Tu ne veux pas les mettre ailleurs ? Tu sais que je n’aime pas ça, souffla-t-elle.

Je posai les deux flingues par terre, à ma droite.

Elle croisa ses jambes merveilleuses, encore plus belles qu’avant, sans retenir les pans de son peignoir.

— Tu attends de la visite ?

— Ça se pourrait bien ! minauda-t-elle.

— Le Français ! Tu crois que je ne sais pas que tu baises avec lui ?

— Ce n’est pas un secret, mon chou. En plus, nous sommes mariés.

Elle se pencha pour déposer son verre sur une table basse et son décolleté s’entrouvrit, découvrant la base de ses seins magnifiques.

— Viens avec moi, lui dis-je. Quittons le pays.

— Espèce de salaud, siffla-t-elle. C’est maintenant que tu viens roucouler ? Qu’est-ce qui se passe ? Ton crédit est en baisse parce que ton ex couche avec le Français ? Tu cherches à me séduire parce que je suis avec un autre ? Fiche le camp d’ici avant qu’il n’arrive. Allez vous entretuer ailleurs. Dans une décharge publique, si ça vous chante ! Tu sais, mon chéri, des



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.