Les Piliers de la Terre (French Edition) by Ken FOLLETT

Les Piliers de la Terre (French Edition) by Ken FOLLETT

Auteur:Ken FOLLETT
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Groupe Robert Laffont
Publié: 2015-10-07T22:00:00+00:00


V

Tandis que l’évêque célébrait la messe dans la cathédrale, le ciel commença à virer du noir au gris. Les chevaux étaient sellés, les chevaliers vêtus de leur cotte de mailles, on avait nourri les hommes d’armes et servi à tous une mesure de vin pour leur donner du courage.

William Hamleigh était agenouillé dans la nef avec les autres chevaliers et les comtes, tandis que, sur les bas-côtés, les destriers piaffaient et renâclaient. La peur et l’excitation étourdissaient le jeune Hamleigh. Si le roi remportait la victoire, le nom de William y serait à jamais associé, grâce aux renforts qu’il avait amenés pour faire pencher la balance. Si le roi perdait… Tout pouvait arriver. Il frissonna.

Stephen se tenait devant, vêtu d’une robe blanche immaculée, un cierge à la main. Au moment précis de l’Élévation, le cierge se brisa, la flamme s’éteignit. William frissonna : mauvais présage ! Un prêtre apporta un nouveau cierge que Stephen reçut avec un sourire nonchalant, mais l’impression d’un horrible avertissement surnaturel persista dans l’esprit de William. En regardant autour de lui, il vit que les autres partageaient son sentiment.

Aussitôt après le service, le roi aidé d’un valet passa son armure. Sa cotte de mailles qui lui descendait aux genoux était faite de morceaux de cuir sur lesquels on avait cousu des anneaux de fer. Cette sorte de tunique était fendue jusqu’à la taille pour qu’il pût s’asseoir à cheval. Quand le valet la lui eut solidement attachée à la gorge, Stephen coiffa un bonnet ajusté prolongé par un large capuchon de mailles qui lui couvrait les cheveux et protégeait son cou. Il mit par-dessus un casque de fer muni d’un nasal. À ses bottes de cuir, on voyait des revers en mailles et des éperons.

Cependant les comtes s’étaient rassemblés autour de lui. Suivant le conseil de sa mère, William se comportait comme s’il était déjà l’un d’eux, bousculant la foule pour s’approcher du roi. Dans le brouhaha des répliques échangées, il se rendit compte qu’ils essayaient de persuader Stephen de se retirer et d’abandonner Lincoln aux rebelles.

« Vous tenez plus de territoires que Maud, vous pouvez lever une armée plus grande, observa un homme âgé en qui William reconnut lord Hugh. Dirigez-vous au sud, trouvez des renforts, revenez et écrasez nos ennemis. »

Après l’incident du cierge brisé, William aurait presque souhaité lui-même la retraite, mais le roi ne l’entendait pas de cette oreille. « Nous sommes assez forts pour les écraser maintenant, dit-il avec entrain. Où est passée votre ardeur ? » Il boucla une ceinture chargée d’une épée d’un côté et d’une dague de l’autre, toutes deux protégées de fourreaux en bois et en cuir.

« Les armées sont trop équilibrées, renchérit un homme aux cheveux courts et grisonnants, le comte de Surrey. L’aventure est trop risquée. » C’était le dernier argument à employer avec Stephen, William le savait. Le roi avait l’âme très chevaleresque. « Trop équilibrées ? répéta-t-il avec mépris. Justement, je préfère un combat égal. » Il passa les gantelets de cuir recouverts de mailles.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.