Le chambrion by Pierre Alexis Ponson Du Terrail

Le chambrion by Pierre Alexis Ponson Du Terrail

Auteur:Pierre Alexis Ponson Du Terrail [du Terrail, Pierre Alexis Ponson]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Publié: 2013-09-18T22:48:08+00:00


CHAPITRE VII

Pendant ce temps, Hector s’en allait sous bois, son chien d’arrêt devant lui, et tout en broussaillant, il se disait :

« J’ai répété mot pour mot ce que le Chambrion m’a dit, mais je veux être pendu si j’y comprends quelque chose. »

Cette réflexion que le fils de Clappier venait de faire en entrant sous bois était juste.

Hector avait été un instrument inintelligent des projets secrets du Chambrion ; il avait dit, sans comprendre, ce que le Chambrion l’avait engagé à dire, et l’effet avait été prodigieux.

Du moins, tel était l’avis d’Hector, et il le répéta tout le long du chemin qui séparait la Meunerie de la maisonnette de François Véru.

« J’ai toujours eu dans l’idée, pensait-il, tandis que maître Flambant, son chien d’arrêt, fouillait les broussailles, en quête d’une bécasse, j’ai toujours eu dans l’idée que mon père n’avait pas la conscience bien nette, et je ne me trompais pas, puisque déjà il renonce à sa commission et consent à aller demander pour moi la demoiselle. Faudra voir s’il n’y a pas mieux à faire encore… S’il y avait moyen de faire chanter le papa, ça serait superbe ! »

Comme il pensait ainsi, Flambant tomba en arrêt devant une cépée ; Hector fit trois pas, un lièvre partit et fut salué de deux coups de feu précipités.

– Apporte ! apporte ! cherche, Flambant ! cria Hector.

– Ce n’est pas la peine, monsieur Hector, dit le Chambrion qui sortit des broussailles, votre lièvre est sain comme l’œil, vous l’avez manqué.

– Ah ! tu crois ? fit le jeune homme, désappointé.

– Dame ! murmura le Chambrion d’un ton moqueur, on ne peut pas réussir en tout, chasser les héritières et tuer les lièvres.

– C’est vrai, dit Hector.

– Eh bien ! avez-vous vu votre père ?

– Oui, et je l’ai un peu bouleversé, je t’assure.

– Vous lui avez dit…

– Mot pour mot ce que tu m’as dit.

– Et il s’est troublé ?

– J’ai cru qu’il allait s’évanouir.

– Alors, il consentira à aller aux Sapinières ?

– Parbleu ! et il renonce aux cent arpents de bois qu’il voulait me carotter… Mais dis donc, François, faut nous expliquer, pourtant.

– Comment cela ?

– Qu’est-ce que tu as voulu dire par ces mots ? « Il a touché le prix des Sapinières deux fois plutôt qu’une ? »

– Monsieur Hector, dit le Chambrion, je vous préviens d’une chose : c’est que, si vous n’êtes pas malin, votre père vous roulera. Si vous voulez savoir, il faut que vous restiez avec moi et que vous ne revoyiez pas votre père ce soir. C’est pour cela que je vous ai proposé un coup d’affût.

– Et, dit Hector, si je ne rentrais pas à la Meunerie, si je m’en allais coucher à notre ferme des Bauges qui est de l’autre côté de la forêt ?

– Cela vaudrait mieux encore ; et je vous promets que demain, quand vous seriez de retour, votre père serait allé aux Sapinières faire la demande.

– Eh bien ! ça me va, dit Hector. Mais tu vas me dire…

– Écoutez.



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