La peur au ventre by Stanley Ellin

La peur au ventre by Stanley Ellin

Auteur:Stanley Ellin [Ellin, Stanley]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
ISBN: 9782070434091
Google: XrscNQEACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1948-02-14T23:00:00+00:00


CHAPITRE X

Quand j’étais tout mioche, j’allais souvent aux kermesses de l’église Sainte-Thérèse et on jouait à colin-maillard. Ça ne me disait rien, car j’avais de grands pieds et j’avais du mal à me tirer du chemin, alors je m’y « collais » plus souvent que les autres.

Et dans ma tête, je m’imaginais combien j’avais l’air empoté à faire de grands moulinets pour essayer d’attraper quelqu’un qui se trouvait probablement derrière moi. Je me sentais tout couillon.

Et quand je vis qu’Al Judge était parti pour de bon, j’eus la même impression. Je m’imaginai qu’Al Judge savait très bien ce que je lui voulais et qu’il en faisait un jeu, et je me mis à le haïr encore plus. S’il avait repassé la porte à ce moment-là, je lui en aurais expédié un, ou deux, ou trois sans me soucier des conséquences. De toute façon j’étais en pleine mélasse, avec ce type étalé dans le passage, peut-être salement touché, et le docteur Cooper qui en savait trop sur ce que j’allais faire.

Je ne cherchais qu’une chose : harponner Al Judge dans un coin, lui expliquer le coup et puis le tuer. Mais tout s’en mêlait, depuis ce Peckinpaugh jusqu’au docteur Cooper. Et tout ça, c’était la faute de ce ticket de rab, car si je ne l’avais pas eu je n’aurais pas pu le vendre au docteur Cooper et Peckinpaugh ne se serait pas mis en frais. Mais le ticket de rab était celui de mon père, donc c’était sa faute, puisqu’il n'était pas venu avec moi. Et s’il n’était pas venu, c’était à cause de ce qu’Al Judge lui avait fait. Donc, par quelque bout que je prenne la chose, ça revenait toujours à Al Judge.

Il fallait que je me lance à ses trousses et il ne fallait pas que je reste « chez Tuffy » à réfléchir, parce que quelqu’un pouvait découvrir Peckinpaugh d’une seconde à l’autre. Je me dirigai vers Cooper et les deux hommes, mais avant que j’aie pu dire un mot il m’aperçut et il se mit à agiter sa main devant mon nez.

—Je sais tout, mon vieux George. Tout. Tu l’as collé là-dedans. Ah! Ah! mon salaud, attrape- ça. Bang! Un seul marron et c’est fini. Dis-donc, George, on peut jeter un coup d’œil à ses restes? Un seul marron, hein, George?

A sa façon de parler, je vis qu’il était drôlement blindé, et j’eus peur qu’il ne comprenne même pas ce que je lui disais. Je dis :

—Il est parti. Maintenant il faut que je le retrouve. Où est-il parti, à votre avis?

Les deux autres types étaient noirs eux aussi, mais pas autant que le docteur Cooper; ils m’écoutaient et me dévisageaient. L’un d’eux, un grand blond, encore plus grand que moi, avec la peau de la figure toute molle et grêlée, fit :

—Qui est ce gars-là?

Le docteur Cooper répondit, avec gravité :

—Oh, excusez-moi. Je vous présente George LaMain, le Farouche Flibustier. Monsieur Olsen. Monsieur Greenspan.

M. Olsen c’était le grand type, il eut simplement un petit



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