Famille parfaite by Lisa Gardner

Auteur:Lisa Gardner [Lisa Gardner]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2015-09-29T22:00:00+00:00

24

Le jour où j’ai rencontré Justin, je travaillais dans la boutique de vêtements d’une amie. Je l’aidais à servir les clients le week-end et, à côté de ça, je m’occupais de mon activité de création de bijoux, qui démarrait. En contrepartie, mon amie me payait au lance-pierre, mais elle acceptait de mettre certaines de mes pièces en exposition.

J’ai entendu le cliquetis de la porte, j’ai levé les yeux du présentoir de foulards que j’étais en train d’arranger et Justin est entré.

Je peux tout vous dire des quinze premières minutes de notre relation. Je me souviens de ses cheveux châtains, plus longs à l’époque, plus foncés, des mèches qui lui tombaient sur le côté du front et lui donnaient un petit air gamin. Je me souviens de sa taille, de sa présence physique impressionnante, de ses larges épaules, du fait qu’il semblait littéralement éclipser le soleil. Il portait un jean, mais pas un pantalon de marque. Un bon vieux jean bien usé qui collait à ses longues jambes, avec une parka L.L.Bean vert olive et des chaussures de chantier éraflées.

Et ensuite, son sourire. Spontané, immédiat. Il m’a regardée, avec ce sourire jusqu’aux oreilles, et il s’est écrié : « Dieu soit loué, je suis sauvé ! »

Et aussitôt, j’ai été perdue.

J’ai eu envie de passer la main dans ses cheveux. De toucher son torse ferme. De sentir son odeur dans mes narines. D’entendre cette voix grave murmurer à mon oreille, encore et encore.

Il cherchait un cadeau, ce jour-là, pour une amie. Et moi, bien sûr, je lui ai vendu une de mes créations.

Un collier, avec mon numéro de téléphone sur l’étiquette.

Ce qui a conduit à notre premier rendez-vous, et je peux vous dire exactement à quoi ressemblait son visage, un peu plus penaud maintenant, presque timide quand il m’a offert une rose jaune, puis qu’il m’a tendu la main pour m’aider à grimper dans sa vieille Range Rover. Désolé pour la boue, les petits bouts de crayons qui traînent et, oh, les rouleaux de plans d’architecte. Il travaillait dans le bâtiment, m’a-t-il expliqué, cela faisait partie des inconvénients du métier.

Je me souviens de son regard, la première fois où nous avons fait l’amour – pas le premier soir, même si j’aurais accepté. Pas avant notre quatrième rendez-vous, et ses yeux bleus étaient si graves, si concentrés sur mon visage, sur chaque soupir qui s’échappait de ma bouche, chaque ondulation de mon corps, que j’avais l’impression qu’il essayait de mémoriser mon corps tout entier. Voilà Libby. Voilà ce qu’elle aime.

Plus tard, il m’a avoué qu’il avait le trac et ça m’a fait tellement rire qu’il s’est juré de ne plus jamais me confier de secret.

Mais il n’a pas tenu parole. Il m’a dit qu’il m’aimait avant que je lui avoue mon amour pour lui. Il m’a dit qu’un jour je serais sa femme avant que moi-même je ne le sache.

Et puis il y a eu ce jeudi soir où il est revenu d’un voyage d’affaires particulièrement long et éprouvant et où je l’ai accueilli avec un bouquet de ballons roses et bleus pour lui annoncer ma grossesse.

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