Coeurs de glace by Alfred Lenglet

Auteur:Alfred Lenglet [Lenglet, Alfred]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2018-01-15T00:00:00+00:00

17

Après quelques journées froides mais ensoleillées, un épais brouillard avait recouvert la région lyonnaise. Selon Le Progrès, le quotidien local, seule la pointe des monts d’Or émergeait certains jours de ce magma laiteux et gris. Le journal avait d’ailleurs publié une belle photo de ce spectacle naturel.

Léa la regardait avec envie, tant le soleil lui manquait.

Depuis son arrivée à Lyon, le commissaire Figari lui avait confié le soin de parler à la presse et tout particulièrement aux correspondants du Progrès. Léa avait été à bonne école à Mâcon avec Guy Chouvert1, journaliste réglo. Elle aimait le contact avec la presse et recevait ce matin-là Christine Morandino, avec qui elle avait sympathisé rapidement. La journaliste lyonnaise était de la même trempe que son collègue mâconnais, très professionnelle et d’un abord agréable.

Avec l’accord de son patron et du juge d’instruction, Léa donna donc à la journaliste quelques informations sur l’affaire Biondelli, elle évoqua la découverte du corps et son identification vingt et un ans après sa disparition. Elle n’entra pas dans le détail de l’enquête. Un appel à témoin serait lancé. Léa n’y croyait pas trop mais, après tout, de nouveaux témoignages, comme celui de l’ancien gardien de l’immeuble de la rue de Créqui, pouvaient relancer les investigations.

Le journal était ouvert sur le bureau de Léa. Christine Morandino pointa la photo du doigt.

– Je fais du VTT. C’est moi qui l’ai prise, il y a deux jours. J’ai longé les bords de Saône dans la purée de pois. En montant, la luminosité a peu à peu changé, jusqu’à ce que ce beau soleil et cette vue magnifique apparaissent. Bon, je ne veux pas vous déranger plus longtemps.

Les deux femmes s’embrassèrent. Léa rejoignit son équipe qui l’attendait pour faire un point complet.

Dans la salle de repos, une télévision nouvellement installée était branchée sur une chaîne musicale. Léa reconnut Rockabye, du groupe Clean Bandit. Une jolie danseuse de pole dance retenait l’attention des hommes et même de Catherine Orsoni.

– J’en ai fait, avoua cette dernière. Je ne peux plus faire d’acrobaties, mais j’apprécie toujours le toucher, les mouvements, la grâce…

– Tu nous feras une démonstration ! osa Alain Marinier.

– Ce n’est que pour le cercle privé, répondit Catherine Orsoni avec un air malicieux.

Alain Marinier éteignit la télévision et Aurel servit le café. Chacun trouva sa place et Léa se tourna vers Nestor Le Bozec. Depuis sa récente affectation, le nouveau se montrait discret.

– C’est quoi cette histoire de drone ? demanda Léa.

– À la préfecture de police, la direction de la police judiciaire a fait l’acquisition d’un drone sophistiqué. Lors de mon passage au 36, c’est moi qui l’utilisais. C’est la raison pour laquelle la hiérarchie parisienne n’a pas voulu me libérer rapidement, il fallait que je forme un nouveau collègue.

– Nous ne sommes pas en Afghanistan, plaisanta Marinier.

– C’est sûr, mais ce type d’appareil peut faire des surveillances d’une discrétion imparable : aller partout, suivre un lascar, une voiture. C’est un petit bijou, si on sait s’en servir.

– Tu en as un perso ? s’enquit Catherine Orsoni.

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