Beau monstre by Peter Robinson

Beau monstre by Peter Robinson

Auteur:Peter Robinson [Robinson, Peter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2012-01-18T18:55:10+00:00


— Comment aura-t-elle appris que je vous consultais ? demanda Maggie au Dr Simms dès le début de la séance, cet après-midi-là.

— Je l’ignore, mais soyez certaine que je n’ai rien dit à personne.

— Je sais. Merci.

— Ne me remerciez pas ; c’est une question de déontologie. Ainsi, vous avez décidé de défendre activement Mme Payne ?

Au souvenir de sa prise de bec avec Banks, Maggie sentit un regain de colère. Elle en était encore toute chamboulée.

— J’estime que Lucy a été victime de son mari, oui.

Le Dr Simms garda le silence un moment, le regard tourné vers la fenêtre, puis bougea dans son fauteuil.

— Prudence, Margaret, prudence. Vous me semblez bien tendue. Bon, si on commençait ? Je crois que la dernière fois, nous en étions à votre famille…

Maggie se rappelait. C’était à leur quatrième séance qu’avait été abordée la question du milieu familial. Cela l’avait surprise. Elle s’était attendue à des questions freudiennes sur ses relations avec son père dès le premier jour, même si le Dr Simms avait bien précisé qu’elle n’était pas affiliée à l’école freudienne.

Son petit bureau surplombait Park Square, quartier élégant et paisible de Leeds datant du dix-huitième siècle. Les oiseaux chantaient parmi les floraisons roses et blanches, et des étudiants assis dans l’herbe lisaient ou profitaient tout bonnement du soleil après la pluie de la veille. Le gros de l’humidité s’était dissipé et il faisait un temps doux et vivifiant. La fenêtre était ouverte et on sentait le parfum des fleurs dans leur jardinière ; Maggie n’aurait su dire de quelle espèce il s’agissait, mais c’était bien des fleurs, rouges, blanches et violettes. Par-dessus les arbres, elle apercevait la coupole de l’hôtel de ville et les harmonieuses façades de l’autre côté du square.

L’endroit ressemblait à un cabinet de médecin, ou du moins à un cabinet d’autrefois, avec son bureau trapu, ses diplômes au mur, des éclairages fluo, des meubles de rangement et des bibliothèques pleines de manuels et de revues spécialisées. Pas de divan : le praticien et son patient étaient assis dans des fauteuils, non pas face à face, mais légèrement de biais, en sorte que le contact visuel pouvait s’établir facilement sans être obligatoire. Le Dr Simms avait été recommandé par Ruth et, jusqu’à présent, Maggie ne pouvait que se féliciter de sa trouvaille. La cinquantaine bien charpentée, un peu matrone même, sévère d’aspect, cette femme portait toujours des tenues rétro genre Laura Ashley et les ondulations laquées de ses cheveux bleu-gris semblaient comme sculptées dans la masse. Contre toute apparence, le Dr Simms était un être doux et compatissant, mais pas coulant. Car coulante, elle ne l’était pas ; parfois elle était même carrément irritante, surtout si Maggie, qu’elle appelait toujours Margaret, se dressait sur ses ergots ou se mettait à geindre.

— Il n’y avait pas de violence dans ma famille. Mon père était strict, mais il n’employait jamais la force pour nous enseigner la discipline.

— Que faisait-il, alors ?

— Rien d’exceptionnel : il nous privait de sortie, d’argent de



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