Nam-Bok le Hâbleur by Jack London

Nam-Bok le Hâbleur by Jack London

Auteur:Jack London [Jack London]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Nouvelles, Littérature anglo-saxonne, 20e, Aventures, Société
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2019-11-28T00:00:00+00:00


Les hommes levèrent les mains d’horreur et les femmes se lamentèrent.

« C’est une sale médecine. Ça ne vaut rien de se mêler de la marche du grand soleil qui dissipe la nuit et nous procure le phoque, le saumon et la chaleur.

— Et quand même ce serait une sale médecine ! lança Nam-Bok d’une voix truculente. Moi-même, j’ai regardé le soleil de la sorte et l’ai fait descendre du ciel.

Ceux qui étaient tout près de lui se reculèrent précipitamment, et une femme couvrit le visage de l’enfant qu’elle allaitait, pour empêcher le regard de Nam-Bok de tomber sur lui.

— Mais qu’arriva-t-il au matin du quatrième jour, ô Nam-Bok, insinua Koogah ; au matin du quatrième jour, quand la go… go… goélette vint vers toi ?

— Il me restait peu de force et je ne pouvais me sauver. On me prit donc à bord et on me versa de l’eau dans la gorge, puis on me donna de la bonne nourriture. Par deux fois, mes frères, vous avez vu un blanc. Ces hommes étaient tout blancs et j’en comptai autant que j’ai de doigts aux pieds et aux mains. Les trouvant pleins de bonté, je repris courage, et je résolus de rapporter avec moi l’histoire de tout ce que je verrais. Ils m’enseignèrent le travail qu’ils faisaient, et me donnèrent des aliments copieux et une place pour dormir. Jour après jour, nous parcourions les mers et le chef faisait descendre le soleil du ciel pour nous dire où nous étions. Quand la vague était clémente, nous chassions le phoque à fourrure et je m’étonnais de les voir toujours rejeter la viande et la graisse pour ne garder que la peau.

La bouche d’Opee-Kwan se contracta violemment, et il allait flétrir un tel gaspillage quand Koogah, d’un coup de pied, le fit taire.

— Après une pêche exténuante, quand le soleil eut disparu et que le gel fit sentir sa morsure dans l’air, le chef pointa le nez de la goélette vers le Sud. Nous voyageâmes des jours et des jours au sud et à l’est sans jamais apercevoir de terre, et nous approchions du village d’où venaient les hommes…

— Comment savaient-ils qu’ils approchaient ? demanda Opee-Kwan, qui ne pouvait se contenir davantage. Il n’y avait pas de terre à l’horizon.

Le regard de Nam-Bok, fixé sur lui, s’enflamma de colère.

— N’ai-je pas dit que le chef faisait descendre le soleil du ciel ?

Koogah s’interposa et Nam-Bok poursuivit son histoire.

— Tout comme je le dis, nous étions à peu de distance de ce village quand une grande tempête éclata et, dans la nuit, désemparés et ne sachant où nous étions…

— Tu viens de dire que le chef le savait…

— Oh, laisse-moi en paix, Opee-Kwan ! Tu es un sot et tu ne peux comprendre… Comme je le dis, nous étions désemparés dans la nuit quand je perçus, dominant le rugissement de la tempête, le bruit de la mer sur le rivage. Et soudain nous touchâmes avec un formidable craquement, puis je tombai dans l’eau et me mis à nager.



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