Metamorphosis by Douzet AL

Metamorphosis by Douzet AL

Auteur:Douzet AL [Douzet AL]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-02-23T23:00:00+00:00


Maryline

16. Terracota Chase

Comte de Lintong

Lishan Moutain

Extérieurs du Musée Terracotta

25 février 2008, 23 h 15

Après 35 kilomètres de course effrénée, la balle perfora en mille éclats la vitre du taxi, côté conducteur.

Les mains du chauffeur semblèrent aimantées par le toit du véhicule et le pauvre innocent tomba de tout son poids sur le volant. L’ellipse directionnelle ressemblait désormais aux ailes d’un moulin sorties de leur essieu.

En totale liberté rotative.

Le pied du désormais macchabée resta appuyé sur la pédale d’accélération et à mesure que la dépouille glissait, le véhicule montait en régime.

Entraînés à une vitesse de 140 kilomètres heure, les pneus crissaient en mangeurs d’asphalte.

Le ronflement rauque des moteurs des trois aigles à la carrosserie reluisante était déjà sur le véhicule, comme voulant le happer à tout jamais. L’escouade de Takamara rugissait d’avance à l’idée d’une cueillette sûre et fracassante.

Le taxi blanc aux rayures vertes s’engagea furieusement sur le parvis du musée Terracotta et pulvérisa les plots des premiers parkings du personnel. Toute l’armature métallique s’ébranla dans un disloquement de calandre.

Effusion de flaques d’eau translucides vomissant leurs entrailles en jets d’eau multiples… Le taxi glissa telle une savonnette verte sur les dalles couleur crème. Deux tours blanches au haut conique dominèrent en vigie la folie du bolide, qui écrasa les dernières vasques et sapins en bordure.

La roue avant droite explosa contre les bras de pierre blanche, solides montants des marches de l’entrée principale.

Une déflagration dans l’air.

Une fumée qui masqua la suite du périple au passager arrière qui, quasi assommé, n’était pas parvenu à se défaire du corps mort.

Puis, comme un missile propulsé à bout portant, la conserve sur roues vint disloquer en mille éclats l’immense damier vitré.

L’Apocalypse avait transcendé le hall « Way in » et pouvait commencer.

Le taxi, freiné par les portes de sécurité, vint s’écraser contre les caisses désertées à cette heure tardive.

Une alarme hurlante retentit tandis que sur le parking meurtri surgissaient les deux voitures noires de Feng et ses loups de triade.

Tentant de rivaliser avec les ultrasons hurlants du système de sécurité, le klaxon du taxi hurlait lui aussi à la mort.

Sinize se releva de la banquette arrière, le visage défiguré par les bris de verre. Il se toucha en douceur l’arrière de la nuque.

Il était sonné. Presque K.-O.

Il vit la mort devant lui. La balle avait fondu la tempe droite du chauffeur et le sang s’épanchant depuis son crâne déchiqueté lui couvrait les épaules en fontaine écarlate. La couleuvre d’hémoglobine passait sous le siège aux nouvelles housses gruyère pour atteindre ses pieds tremblants.

Il vit la mort aussi derrière lui.

Là, dans le rétroviseur central.

L’agent de la CIA se retourna, la mine ensuée, pour jauger son avance. Les sectaires avaient abandonné leurs Hyundai brûlantes et sautaient comme des athlètes à la bedaine saillante, en repoussant hardiment les décombres engendrés à l’entrée du musée par le taxi missile.

Devant, Feng, armes à la main et gorge déployée, les guidait en général déchaîné du crime.

D’un coup de pied furieux, Sinize parvint à ouvrir la porte avant gauche et à s’extraire de la boîte de conserve désormais à trois roues.



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