Les bâtisseurs du monde by Paul-Jean Hérault

Les bâtisseurs du monde by Paul-Jean Hérault

Auteur:Paul-Jean Hérault [Hérault, Paul-Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


*

Bon sang ! Ils en ont fait un sacré boulot les robots ! Ma flottille vient de pénétrer dans l’immense rade par le goulet étroit qui se franchit finalement mieux que je ne le pensais. Les bricks ont jeté l’ancre le long d’une jetée faite d’énormes blocs de rocher sur laquelle repose un plancher de bois. Des pieux, tous les cinq mètres, sont enfoncés dans l’eau pour protéger le flanc des bateaux. La jetée, arrondie à son extrémité, forme un port que j’ai tout de suite attribué aux sloops de pêche. Quant aux six bricks, ils ont largement la place d’accoster. La jetée mesure au moins deux cents mètres de long. De toute manière, j’en ferai mettre quatre à l’ancre en rade tout à l’heure. Une petite ville s’étend le long de la côte.

Une troupe arrive sur la jetée, alors que je débarque le premier : les robots vahussis. Une bonne partie d’entre eux sont vêtus d’une blouse marinière, marron ou rouge, de Compagnon, sur des collants, et le reste, des soldats apparemment, portent une tunique vert foncé, des collants gris et de longues bottes montant au-dessus des genoux. Ils portent au côté une épée et un poignard. L’un d’eux se détache et oblique vers moi. Il a une gueule virile aux traits marqués. Je pense qu’il doit figurer un homme dans la force de l’âge, alors que les visages des autres paraissent plus jeunes.

— Bonjour, Cal. Nos guetteurs vous ont aperçus il y a déjà deux heures et nous avons tout préparé pour votre arrivée. Combien amènes-tu de personnes ?

— Un peu moins de mille, je pense, dis-je en scrutant le robot à qui je trouve vraiment une tête rébarbative. Tu n’as pas l’air très souriant, ces gens sont fatigués et tu vas les effrayer si tu ne souris pas.

Aussitôt son visage se fait plus sympathique. Le miracle de la technique.

— Mes hommes vont guider les familles vers les maisons. Ils n’auront qu’à choisir. En attendant votre arrivée, Divo a donné des ordres pour que des vivres soient distribués dans chaque foyer.

— Mon frère est ici ? intervient Casseline qui vient de nous rejoindre.

— Il arrive, fait le robot dont je ne connais toujours pas le nom, en désignant le bout de la jetée.

Casseline part aussitôt en courant. Je vois approcher Sistaz et avant qu’il ne soit trop près, je murmure rapidement :

— Ton nom, vite ?

— Stuil.

— Tu es le Chef ?

— Oui.

— Ne me perds pas de vue, je veux te parler tout à l’heure. D’ici là ne me présente que les chefs d’éléments et donne-moi leur nom.

Il n’a pas le temps de répondre, Sistaz est déjà là et je lui adresse la parole.

— Tu vas aller te trouver une maison près du port où l’on se retrouve dans une demi-heure, d’accord ?

— Une maison pour moi tout seul ? demande-t-il incrédule, et toi ?

— Cal a sa maison, intervient Stuil en désignant un bâtiment au toit de deux couleurs, marron et noir.

— Où est le port,



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