La Psychologie by Sarah Chiche Jean-François Marmion

La Psychologie by Sarah Chiche Jean-François Marmion

Auteur:Sarah Chiche, Jean-François Marmion [Collectif]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Sciences Humaines
Publié: 2020-07-15T00:00:00+00:00


K

Klein, Melanie (1882-1960)

Enfant peu désiré, Melanie Klein grandit à Vienne dans une famille juive orthodoxe, marquée par la très forte personnalité de la mère, Libussa. Son enfance et son adolescence sont ponctuées de nombreux deuils : sa sœur Sidonie, son père puis son frère aîné. Ces décès et son mariage malheureux à l’âge de 21 ans, qui se solde par un divorce, la plongent dans une longue dépression. Mais ces épreuves seront probablement à l’origine de certaines de ses théorisations les plus élaborées – à commencer par sa conception des relations d’objet et de la position dépressive. Ce que Melanie Klein appelle « objet » est tout ce que l’enfant va investir affectivement. Ils deviennent des objets internes quand l’enfant les intègre à son psychisme, les intériorise. D’abord partiels (le sein ou le ventre maternel, le pénis paternel), ils sont ensuite totaux : le père, la mère, ou le couple parental. Les relations du nourrisson à ces objets se déroulent selon deux phases successives : la position schizoparanoïde et la position dépressive. La position schizoparanoïde correspond aux quatre premiers mois de la vie, durant lesquels le nourrisson considère sa mère comme faisant partie de lui, et va combattre la peur de la perdre. Cette phase est suivie de la position dépressive, quand l’enfant accepte cette perte et les sentiments de tristesse et de culpabilité qui en découlent. Ses conceptions sur la psychanalyse des enfants ont toujours été menées pour permettre de comprendre le fonctionnement psychique adulte. Par exemple, la position dépressive du nourrisson est surmontée au cours de l’enfance, et est réactivée à l’âge adulte dans le deuil ou dans les états dépressifs. Le concept d’identification projective, qui définit un phénomène réunissant identification (se reconnaître, comme dans un miroir) et projection (faire endosser ses sentiments à un élément extérieur) deviendra central pour comprendre la question des psychoses.

Après une première analyse avec Sándor Ferenczi, elle s’installe à Berlin en 1921 et y rencontre Karl Abraham, avec qui elle fait une nouvelle analyse. C’est l’époque de sa remise en question de la date du complexe d’Œdipe. Pour Sigmund Freud, cette phase, qui correspond aux sentiments amoureux et hostiles de l’enfant pour ses parents, a lieu autour de la cinquième année. Klein la situe beaucoup plus précocement, vers le sevrage du nourrisson. Sa chance sera d’aller à Londres en 1926, alors en pleine ébullition psychanalytique. Elle y devient le chef de file d’un mouvement qui promeut la psychanalyse des enfants avec un cadre de traitement strictement psychanalytique, à l’opposé de celui d’Anna Freud, qui préconisait un cadre plus « éducatif ». Pour Klein, le jeu est l’équivalent chez les enfants des associations libres des adultes (méthode psychanalytique selon laquelle la personne doit s’efforcer de dire tout ce qui lui vient à l’esprit) et leur permet d’exprimer leurs angoisses, leurs fantasmes, leur culpabilité ou leurs pulsions.

L’œuvre kleinienne a été reprise par de nombreux « disciples » : Serge Lebovici, Donald Meltzer, Herbert A. Rosenfeld, Wilfried R. Bion. Adorée par certains, rejetée en bloc par



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