Analytique du beau by Emmanuel Kant

Analytique du beau by Emmanuel Kant

Auteur:Emmanuel Kant
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions Flammarion
Publié: 2012-07-14T16:00:00+00:00


PARAGRAPHE 15

Le jugement de goût est totalement indépendant du concept de la perfection

La finalité objective ne peut être connue que par l’intermédiaire de la relation du divers à une fin déterminée, donc seulement par un concept. Par là se manifeste déjà que le beau, dont le jugement se fonde sur une finalité purement formelle, c’est-à-dire sur une finalité sans fin, est totalement indépendant de la représentation du Bien, parce que cette dernière suppose une finalité objective, c’est-à-dire la relation de l’objet à une fin déterminée.

La finalité objective est soit la finalité externe, c’est-à-dire l’utilité, soit la finalité interne, c’est-à-dire la perfection de l’objet. Que la satisfaction prise à un objet, en vertu de laquelle nous appelons cet objet beau, ne puisse reposer sur la représentation de son utilité, on peut l’apercevoir suffisamment à partir des deux précédents moments : la raison en est que, si tel était le cas, cette satisfaction prise à l’objet ne serait pas immédiate, ce qui est la condition essentielle du jugement sur la beauté. Mais une finalité objective interne, c’est-à-dire la perfection, se rapproche déjà davantage du prédicat de la beauté, et c’est pourquoi même des philosophes renommés25 l’ont confondue avec la beauté, en ajoutant toutefois : si la conception en est confuse. Il est de la plus grande importance, dans une critique du goût, de décider si la beauté peut elle aussi, effectivement, se résoudre dans le concept de la perfection.

Pour juger de la finalité objective, nous avons toujours besoin du concept d’une fin et (si cette finalité ne doit pas être une finalité externe – utilité –, mais une finalité interne) du concept d’une fin interne qui contienne le principe de la possibilité interne de l’objet. Or, étant donné que la fin en général est ce dont le concept peut être considéré comme le principe de la possibilité de l’objet lui-même, il faudra, pour se représenter une finalité objective à propos d’une chose, que l’on ait d’abord le concept de ce que cela doit être comme genre de chose ; et l’accord du divers appartenant à la chose avec ce concept (lequel fournit la règle de la liaison de ce divers en elle) correspond à la perfection qualitative d’une chose. S’en distingue tout à fait la perfection quantitative en tant qu’elle correspond à l’achèvement complet de chaque chose en son genre, ce qui est un simple concept de la quantité (celui de la totalité) où ce que la chose doit être est déjà pensé au préalable comme déterminé et où la question est seulement de savoir si tout ce qui lui est nécessaire s’y trouve. Ce qu’il y a de formel dans la représentation d’une chose, c’est-à-dire l’unification du divers en une unité (où reste indéterminée ce que cette unité doit être), ne nous fait connaître par lui-même absolument aucune finalité objective : la raison en est que, puisque l’on fait abstraction de cette unité comme fin (puisque l’on fait abstraction de ce que la chose doit être), il ne reste rien d’autre



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