1914-1918 - L'intégrale by Jean-Yves Le Naour

1914-1918 - L'intégrale by Jean-Yves Le Naour

Auteur:Jean-Yves Le Naour [Le Naour, Jean-Yves]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, histoire, Première Guerre mondiale
Éditeur: Perrin
Publié: 2018-08-15T00:00:00+00:00


La « dernière chance de salut pour l’Allemagne »

« La décision de la guerre repose uniquement sur la question de savoir qui, de l’Angleterre ou de l’Allemagne, tiendra le plus longtemps8. » Pour l’amiral Alfred von Tirpitz, ministre de la Marine, l’Allemagne n’a au fond qu’un seul ennemi dans sa lutte pour l’existence : la Grande-Bretagne. Si le front français est le principal front de toute la guerre, les Français ne sont pas perçus outre-Rhin comme des adversaires irréductibles mais plutôt comme des imbéciles qui se font tuer pour le compte de l’Angleterre. Inconstants, légers, volontiers immoraux, les « Gaulois » ont déjà été vaincus en 1871 et le seront à nouveau. Ils étonnent par leur résistance, leur courage et leur détermination, mais c’est l’Angleterre, qui refuse à l’Allemagne sa place au soleil, qui est vue comme le véritable cerveau de l’Entente. C’est donc elle qu’il faut frapper en priorité. Tous les dirigeants allemands ne sont pas d’accord. Il en est qui se moquent des océans et préfèrent conquérir des terres à l’Est, aux dépens des Slaves, abandonner le bras de fer mondial pour se recentrer sur l’Europe et vaincre la Russie. De 1914 à 1916, on s’oppose donc fermement entre partisans du grand large et continentaux, entre défenseurs de la Weltpolitik ou de la Mitteleuropa, entre la Marine et l’armée de terre. En éreintant la Russie, en 1915, les continentaux ont pris une longueur d’avance, mais les adversaires de la Grande-Bretagne peuvent à bon droit faire remarquer que cet effort est resté vain. L’Empire des tsars, même vacillant, tient toujours. En attendant, l’Allemagne se ruine et s’asphyxie, sa population se serre la ceinture. Au fond, seul le désengagement des Anglais, de gré ou de force, pourrait redonner de l’air au pays et lui permettre d’en finir une fois pour toutes avec la France et la Russie.

Mais comment le puissant Empire allemand pourrait-il mettre les îles Britanniques à genoux ? Entre les deux pays, c’est la lutte de la baleine et de l’éléphant. L’un règne sur les mers et l’autre sur les terres, et leur confrontation directe est impossible. Certes, l’invention de la guerre aérienne permet de toucher directement la perfide Albion jusque-là protégée par la Manche et la mer du Nord, mais ce ne sont pas les bombardements des zeppelins qui pourront changer quoi que ce soit au destin du conflit. Non, la seule solution pour en finir est d’appliquer à la Grande-Bretagne la même recette que celle qu’elle administre à l’Allemagne, à savoir un blocus de ses côtes en coulant tout ce qui navigue en direction de ses ports. Car, si l’Allemagne est dépendante de l’étranger pour ses subsistances, l’Angleterre l’est plus encore. Les politiques, eux, s’effraient de la reprise de la guerre sous-marine à outrance. Le torpillage tous azimuts qu’on leur propose a peut-être le mérite de réduire la Grande-Bretagne à merci, mais elle ne manquera pas d’entraîner les Etats-Unis dans la guerre. Après la tragédie du Lusitania, le célèbre paquebot coulé en mai 1915, Berlin a



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