Vive la 6e ! 4 Un coeur en vacances by Ségolène Valente

Auteur:Ségolène Valente [Valente, Ségolène]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-08-08T00:00:00+00:00

Ils ont éclaté de rire. Je voulais partir en courant tellement j’avais honte.

— On craint plutôt les serpents à deux têtes, a renchéri Hans. Sans plaisanter, vous voulez venir ? On a un canoë en rab.

Je n’étais jamais montée sur un canoë et la proposition me tentait. En plus, j’aurais des histoires originales à raconter à Rémy. Ce n’étaient pas trois pages recto verso que j’allais lui écrire, mais au moins six et dès ce soir !

— Euh… pourquoi pas ? ai-je répondu, un peu hésitante.

— Il faut qu’on demande l’autorisation à tes parents, a répliqué Malika, prudente.

— Dépêchez-vous, on s’en va dans une heure !

En rentrant à la maison, Malika marmonnait :

— Sous la tente, maintenant dehors… Vivement que je retrouve mon lit douillet ! Ils n’auraient pas pu nous inviter au cinéma comme tout le monde ?

Moins ça lui plaisait et plus j’avais envie d’y aller. Décidément, on n’était jamais sur la même longueur d’onde en ce moment.

Je tournais dans le salon en guettant le retour de mes parents. Malika était écroulée au fond du canapé et serrait sa vache en peluche dans ses bras. Elle avait allumé la télé. L'heure tournait et mes parents n'arrivaient pas. Encore dix minutes et notre plan tombait à l'eau.

— C'est trop tard ! a conclu Malika. Tant pis, on reste là. On n’en mourra pas !

— Et si on leur laissait un mot sur la table ? ai-je proposé.

— Tu as vraiment envie de te fâcher définitivement avec tes parents ?

Malika est prête à tout quand elle est motivée. Mais quand elle ne l'est pas, il faut se lever de bonne heure pour la convaincre.

Elle a continué à zapper sur toutes les chaînes. Soudain, j'ai aperçu mes parents et mon frère par la fenêtre. Je leur ai sauté dessus avant même qu'ils ouvrent la grille.

— On peut aller bivouaquer ce soir ? Dites oui, c'est pressé. On part dans cinq minutes. Alors, c’est oui ?

— Ouh, on se calme ! a déclaré maman. Avec qui comptez-vous partir ? On connaît ?

— Oui, les Hollandais. On a joué au volley avec eux hier et on a fait un tour d’auto tampo… euh… on a mangé une glace à la fête avec eux.

— Donc on ne les connaît pas vraiment.

— Vite, il nous reste trois minutes. Je vous en supplie !

— Mais on ne peut pas vous laisser partir comme ça. Vous êtes inconscientes ou quoi !

J'avais envie de les étrangler. Qu'est-ce qu'il leur fallait de plus ? Leur passeport ? Leur carte de groupe sanguin ? Un mot de leurs parents ? C'est alors que j'ai vu le groupe de Hollandais sortir du camping avec les canoës. Alex et Hans se sont approchés de nous.

— C'est eux ! ai-je proclamé en les désignant du doigt.

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