Tabarnak T1 : Tabarnak, my fu(n)cking trip Tabarnak, je passe Noël au Canada ! by Natacha Pilorge

Tabarnak T1 : Tabarnak, my fu(n)cking trip  Tabarnak, je passe Noël au Canada ! by Natacha Pilorge

Auteur:Natacha Pilorge [Natacha Pilorge]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Auto-Édité
Publié: 2021-11-09T00:00:00+00:00


Chapitre 18

Je me laisse totalement aller dans ses bras. Sa bouche rencontre la mienne et toute cette tension entre nous disparaît. Je soupire de bien-être et accède à sa demande en ouvrant les lèvres, acceptant l’intrusion de sa langue. Sans être invasive, elle me découvre, tourne autour de la mienne, me rend fébrile. Folle de désir. C’est doux, tendre. On ne parle pas d’une bonne vieille soupe de langues avec bruitage et salive sur le menton. Non, c’est un baiser de cinéma. Je me sens comme l’héroïne d’un film romantique. Jona accroche ma nuque, son pouce fait des petits cercles qui déclenchent des frissons le long de ma colonne vertébrale et viennent se nicher dans mon ventre. Un son rauque sort de sa bouche au moment où je sens ses barrières s’abaisser et qu’il me colle un peu plus contre lui, laissant ses doigts s’emmêler dans mes cheveux. Il penche ma tête en arrière pour prendre possession de mon cou, puis il picore, lèche et mordille. Je me liquéfie, gémis. Je suis à lui et plus rien n’existe autour de nous. Lui et moi, cette envie que nous ne pouvions plus contenir.

Je veux à nouveau goûter à ses lèvres. J’ai l’impression de ne pas en avoir eu assez. Il m’en faut plus. Je dirige son visage plus haut tandis que ses mains pétrissent mes hanches. Je l’embrasse avec plus d’ardeur et alors que la fièvre nous emporte, des coups de klaxon nous interrompent. La respiration erratique, les jambes flageolantes, nous nous décollons l’un de l’autre. Je suis son regard et découvre un énorme pick-up qui nous fait des appels de phares.

Jona se passe la main dans les cheveux en se raclant la gorge, puis se baisse et ramasse une bûche. Sans un mot ou une attention, il nous laisse en plan, mes hormones et moi, pour rejoindre notre bon samaritain.

— Bill ! annonce Jona, la voix rauque. On doit aller réveiller les autres.

Le retour à la réalité est rude. La distance qu’il instaure entre nous refroidit immédiatement mes ardeurs. Je ne comprends pas son attitude et la honte m’envahit. J’ai envie de lui hurler de ne pas renier ce que nous venons de vivre, profiter de l’intensité du moment. Mon ego prend le dessus. Je récupère ma couverture et me compose un air détendu. Je le suis en saluant notre sauveur.

— C’est pas Dieu possible cette tempête ! s’exclame-t-il. Personne n’est blessé ?

Jona lui donne une accolade. Je sens une réelle complicité entre ces deux hommes bourrus et pleins de mystères.

— Non, Killian a eu les bons réflexes, répond celui qui me souffle le chaud et le froid.

Pas de réponse de la part du bûcheron, seulement un mouvement du menton. Il reporte ensuite son attention sur moi.

— Et elles ont survécu, les Françaises ?

J’ai horreur de ces gens qui parlent de moi à la troisième personne, ou ceux qui me pensent incapable de survivre ailleurs que dans mon appartement parisien. Je m’apprête à ouvrir la bouche pour lui expliquer ma façon de penser, quand son petit protégé me devance comme s’il se doutait de ma réponse.



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