R.O.M.E.O. by Maxime Jaray

Auteur:Maxime Jaray
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2024-01-25T00:00:00+00:00

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Comme nous l’avions déjà évoqué, R.O.M.E.O. était une intelligence artificielle composée de milliers de sous-systèmes spécialisés dans une tâche précise. Tous reportaient au processeur central qui avait pour rôle d’arbitrer et prendre une décision finale relative aux informations reçues. Capable de traiter une quantité phénoménale de données en quelques secondes, R.O.M.E.O. était un centre névralgique complexe et hautement perfectionné.

Une des facettes les plus intéressantes de cette IA était sa capacité à évoluer et apprendre. En effet, la majorité des programmes informatique sont figés. Ils sont écrits à un instant T, compilés, installés, puis font leur travail inlassablement sans jamais se remettre en question. Pour cause, ils en sont incapables. Cela est très bien quand un logiciel peut être mis à jour et amélioré de manière continue. Cependant, bien que l’informatique du vingt-deuxième siècle soit intelligente et adaptative, il n’en demeure pas moins qu’il faut tout lui apprendre. Évidemment, elle ne partait pas de zéro car une grande quantité de procédures étaient déjà écrites et réutilisées. Mais à chaque fois qu’une d’elle venait à manquer, le système devait être mis à jour pour obtenir de nouvelles capacités.

Et ce fut là une des problématiques à laquelle les concepteurs de R.O.M.E.O. durent faire face. Le système de gouvernance d’Europa 7 avait pour objectif d’être capable de maintenir en toute autonomie une superstructure aussi complexe qu’une station spatiale. Surtout qu’une installation de ce type pouvait parfois rester sans présence humaine pendant des mois. N’étant qu’un cerveau électronique traversé par des signaux électriques, il lui fallait une incarnation physique. Cela se traduisit par les nombreux drones que R.O.M.E.O. était capable de contrôler. Il pourrait aussi se représenter sous forme d’hologramme si la station où le système est installé dispose d’émetteurs un peu partout. Ce n’était pas le cas d’Europa 7 qui est une installation relativement ancienne, construite et mise en service il y a de cela quinze ans.

Ainsi, cette instance de R.O.M.E.O. était aussi vieille que la station elle-même. Elle a évolué, reçu de régulières mises à jour, maintenances, améliorations, mais son cœur technologique restait le même depuis plus d’une décennie.

Les stations spatiales pouvant être isolées, peu visitées par des humains, et sujettes à des imprévus, il était donc nécessaire que le système les régissant soit capable d’apprendre et s’adapter. R.O.M.E.O. avait donc une faculté d’observation, analyse, apprentissage, et auto-programmation. Dans l’hypothèse où il lui manquerait une compétence, il serait capable de la développer en se documentant dessus. Pour donner un ordre d’idée, lors de sa mise en service, R.O.M.E.O. était capable de gérer précisément 1 092 fonctionnalités diverses. Quinze ans plus tard, ce nombre s’élève à plus de 6 200. Le système a évolué grâce à ses facultés d’apprentissage sur des sujets aussi divers que variés : il a appris à cuisiner pour les occupants, ceci en développant des recettes que le synthétiseur alimentaire s’occupait de produire, à faire la conversation, à entretenir les nouvelles machines, à gérer les nouveaux systèmes remplaçant les anciens, etc. Par exemple, R.O.M.E.O. ne connaissait pas les drones de

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