Piège Corse: Un polar politique riche en rebondissements (French Edition) by Guéguen Serge

Auteur:Guéguen, Serge [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Écrits Noirs
Publié: 2023-07-19T23:00:00+00:00

Chapitre 13

Après avoir quitté la voie express en provenance de Rennes et en direction de Quimper, Hubert et Catherine s’engagèrent sur la route départementale menant à Ploemeur. Une petite cité de la banlieue lorientaise à proximité de la base aérienne de Lann Bihoué. En fin de parcours le GPS leur indiqua qu’ils étaient arrivés à destination. La maison de l’ancien commando était légèrement en retrait de la chaussée. Derrière le muret surmonté d’une palissade, on distinguait un jardinet bien entretenu avec une pelouse agrémentée de parterres d’hortensias de différentes variétés partagée en deux par une allée de dalles blanches. Cette séparation permettait d’accéder à la demeure typique de la région construite en pierre de granit et au toit d’ardoises sombres. Hubert gara sa voiture devant la petite barrière en bois. À peine avaient-ils quitté le véhicule qu’une femme aux cheveux gris, sans âge, ouvrit la porte du domicile du soldat.

— Bonjour, Madame, je souhaiterais parler au Maître Lequen, dit Hubert.

— Qui êtes-vous ?

— Je suis un officier d’un régiment dans lequel il a été engagé, nous pouvons entrer ? dit-il sur le ton qu’il prenait quand il était aux commandes.

— Je vous en prie, répondit la compagne du militaire en s’effaçant devant Hubert et Catherine.

Après avoir refermé la porte d’entrée, l’épouse leur suggéra d’un geste de la main de passer dans la salle à manger, leur indiqua une grande table en chêne et leur proposa de s’asseoir sur les bancs attenants.

— Vous avez combattu avec lui ? demanda-t-elle.

— Oui j’étais au Service Action, il y a plusieurs années.

— Et vous ? interrogea la dame en s’adressant à Catherine.

— Je suis officier de gendarmerie et nous avons un courrier à donner au Maître Lequen.

— Pour cela il vous faudra vous déplacer au cimetière, répondit la femme avec la larme à l’œil.

— Nous sommes désolés, il y a longtemps qu’il est décédé ? questionna Hubert.

— Un peu plus de 10 ans, il s’est rendu sur la plage du Fort Bloqué et il s’est mis une balle dans la tête.

— Vous savez pourquoi ? demanda Catherine avec une certaine compassion.

— La gendarmerie a fait une enquête et c’est bien un suicide, d’ailleurs il avait laissé un mot dans notre chambre. Il faut dire que sa société avait fait faillite et que les dettes s’accumulaient. Lui qui avait connu la gloire et les médailles gagnées au combat n’a pas supporté de perdre cette dernière bataille, il a considéré que c’était un échec personnel…

— Nous sommes désolés, nous allons nous retirer, dit Hubert en se levant.

— C’était quoi ce courrier que vous vouliez lui remettre ? demanda l’épouse restant assise.

— On avait besoin d’informations sur une opération qui a eu lieu il y a quelques années et à laquelle il avait participé, mais maintenant ça n’a plus d’importance.

— En tout cas, merci de votre accueil, ajouta Catherine.

Ils laissèrent la femme à son chagrin et remontèrent en voiture.

— La journée commence mal, commenta Hubert.

— Comme tu dis, réagit Catherine.

Hubert sortit son téléphone pour vérifier s’il n’avait pas eu d’appel.

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