On demande un pirate by Tony Kenrick

Auteur:Tony Kenrick [Kenrick, Tony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782070485826
Google: 7qkCcgAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1973-05-23T23:00:00+00:00

CHAPITRE 19

Vendredi 18 heures

— Bon, qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?

Verecker s’agita nerveusement sur le canapé, enleva discrètement chacune de ses chaussures en s’aidant de l’autre pied, et grogna.

— Je ne sais pas. Abandonner, sans doute.

— On dirait qu’un verre ne te ferait pas de mal.

— C’est ça, Annie, un grand gin bien glacé.

Annie se dirigea vers la cuisine.

— Je vais voir à la cave, dit-elle.

Elle revint quelques minutes plus tard, avec un pichet de martini ; elle en versa un à Verecker qui le but d’un trait et tendit aussitôt son verre pour remettre ça.

Ils sirotèrent leur boisson en silence.

— Écoute, dit Annie, essayons encore une fois.

— Je ne sais pas, Annie. On ne s’est pas rapproché d’un pouce de la grosse récompense. On échoue sur toute la ligne.

— Mais être arrivés jusque-là pour abandonner maintenant…

— Arrivés où ? je te le demande. On a trouvé un pilote qui a peut-être – et peut-être pas – posé un avion sur un terrain de golf, et sa nana qui portait son uniforme d’hôtesse à un moment où elle n’aurait pas dû le porter. Fausses montres, valises pleines de briques… C’est comme une échelle à laquelle manqueraient tous les barreaux. Avec tous ces « si » et ces « peut-être » qu’on arrive pas à lier ensemble, on n’est pas plus avancés.

— Peut-être que notre erreur a été de nous concentrer sur les gens, dit Annie. Pourquoi ne pas nous installer tranquillement pour réfléchir où peut bien se trouver l’avion ?

— On a déjà essayé. Ça ne nous a menés nulle part.

— On n’a pas assez réfléchi. Allez, Billy, essayons encore une fois. Rien qu’une. Si ça ne donne rien, on abandonne pour de bon.

Verecker gonfla ses joues.

— D’accord, on essaie encore une fois mais c’est la dernière.

— Bon, dit Annie, pleine d’entrain. Tâchons d’imaginer où se trouve ce – jet. Ils l’ont caché quelque part, donc il s’agit de s’y mettre.

— C’est vrai, ma jolie, mais n’oublie pas qu’ils ont eu une éternité pour mijoter leur coup. Nous, nous n’y réfléchissons que depuis quelques jours.

— Alors, il faut montrer encore plus d’ingéniosité, c’est tout. Mettons-nous à leur place. Si nous avions volé cet avion, où l’aurions-nous caché ? Allez, fais preuve d’imagination !

— Je l’aurais empaillé pour l’exposer au musée Sutro.

— Oh, toi avec tes astuces vaseuses… Pense au problème de la façon suivante : un 747 est aussi gros qu’un éléphant. Bon, si tu avais volé un éléphant inestimable, qu’est-ce que tu ferais pour que ça reste secret ?

— Je changerais ses plaques minéralogiques et le peindrais d’une autre couleur.

— Les plaques ? (Annie se leva d’un bond, très excitée.) Verecker, tu ne le sais peut-être pas, mais tu es génial. Ils ont atterri au Nevada, enlevé le nom de la Calair et peint à la place le nom d’une autre compagnie, puis continué sur New York.

Verecker fut complètement contre cette hypothèse.

— Quoi ? Qu’est-ce qui foire dans cette explication ?

— Une bonne cinquantaine de choses, dont la plus évidente c’est que la T. W. A. ou n’importe quelle compagnie serait extrêmement surprise de se trouver avec un 747 en rab. Qu’est-ce qu’ils diraient à la F. A. A. ? Qu’ils l’ont trouvé dans un chou ? Et

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