L'Eveil by Cate Tiernan

Auteur:Cate Tiernan [Tiernan, Cate]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique et Terreur
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Chapitre 11

Hantée

Juillet 1991

Nous sommes actuellement à Milan, après nous être échappés de justesse. Je pense que ce sont mes présages qui ont alerté les forces maléfiques de notre présence à Bordeaux.

D’abord, j’ai cherché nos enfants et je les ai trouvés, là où je priais qu’ils soient, en sécurité avec Beck. Puis, j’ai demandé à mon quartz de m’aider à voir notre assemblée et je l’ai vue. Oh, Déesse.

J’ai vu la dévastation totale de notre village, les maisons brûlées et ravagées, les voitures carbonisées, les troncs noircis dont les branches semblaient griffer le ciel en agonie... Rien ne semblait avoir été épargné. Rien, sauf notre maison. Elle se tenait droite, ses briques patinées obscurcies par un voile de cendres, mais autrement intacte.

Puis, j’ai entendu Fiona crier de notre chambre. J’ai couru à sa rencontre pour la trouver assise sur le lit, les yeux fous.

— La vague arrive, a-t-elle crié. Elle nous a trouvés. Il faut partir !

Elle m’appelle. J’en écrirai davantage plus tard.

— Maghach

Papa était dans la cuisine quand je suis descendue le lendemain matin, et il portait son éternel pantalon kaki, sa chemise et son gilet en tricot. Il épluchait des pommes de terre pour le dîner, qu’il laissait tomber dans un bol d’eau glacée. Papa était champion de la préparation.

— Ton chat aimerait que tu le nourrisses, m’a dit papa en guise de salutations.

En effet, Dagda était assis sur le plancher, près de son bol, les yeux levés vers moi avec une expression pleine d’espoir. Il s’est enroulé autour de mes chevilles en arquant le dos sous ma main. Je me suis penchée pour ramasser le bol.

— Comment était la fête ? a demandé papa pendant que je servais des cuillérées de nourriture dans le bol de Dagda.

— Bien, ai-je répondu.

Troublante, ai-je ajouté silencieusement. Je me suis dirigée vers le frigo pour survoler ce qu’il offrait.

— Morgan, ne te tiens pas devant le frigo ouvert, m’a-t-il réprimandée.

— Désolée, ai-je dit.

J’ai pris une boîte de gaufres avant de fermer la porte. En traversant la cuisine vers le grille-pain, j’ai remarqué le journal local posé sur une des chaises. Il était ouvert à la section des affaires — section que mon père lisait religieusement.

— Papa, ai-je dit, tu as déjà entendu parler d’un type nommé Stuart Afton ?

— Tu veux dire, le magnat du ciment et du gravier ? a demandé papa.

— C’est un magnat ?

Papa a marqué une pause.

— Peut-être pas exactement. Mais c’est un gros joueur dans l’industrie locale des matériaux de construction. C’est un type plutôt brutal et impitoyable.

— Hum…

Force était d’admettre qu’Afton ne semblait pas du type à effacer une dette. Non, me suis-je dit alors que je fouillais les armoires à la recherche de sirop, les gens peuvent toujours nous étonner. Peut-être qu’Afton était un dur à cuire en apparence tout en étant un cœur tendre. J’ai repoussé la pensée qui suivait naturellement, à savoir que David aussi pourrait me surprendre, et que Hunter pourrait avoir raison.

Arrête d’y penser, me suis-je ordonnée.

— Où sont maman et Mary K.

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