La-préhension du réel by Andre Coret

Auteur:Andre Coret [Coret, Andre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Social Science, Sociology, General
ISBN: 9781134418626
Google: B79LEAAAQBAJ
Éditeur: Routledge
Publié: 2021-09-01T05:27:05+00:00

où n est l’indice donné par les lois de la réfraction. Nous retrouverons cet α dans les formules de Lorentz sous la forme du coefficient β qui s’introduit dans les formules de dilatation et de contraction des longueurs et du temps en relativité. Mais les observations de Mascart restèrent qualitatives et bornées par un réalisme bien ancré dans la tradition des physiciens français. Ce sont les mesures successives de Michelson en 18813 puis de Michelson et Morley en 18874 qui furent retenues par l’histoire.

Michelson utilisa pour cela un interféromètre. Il eut ainsi l’occasion de montrer la précision remarquable qu’un appareil d’optique pouvait atteindre pour des mesures physiques de tous ordres. En effet, à partir du moment où la longueur d’onde ou la fréquence d’une radiation fut aisément mesurable, il était possible de se servir de nouveaux étalons de longueur et de temps bien plus précis que ceux précédemment utilisés. C’est d’ailleurs à la métrologie qu’il se consacra par la suite, préférant ne pas regarder de trop près les mises en cause fondamentales que ses résultats induisaient.

Il nous semble cependant utile de suivre pas à pas la démarche de Michelson afin d’en montrer la simplicité, d’en souligner la pertinence et, surtout, de nous rendre compte comment elle nous conduit à la nécessité de concevoir l’espace de manière toute autre.

Son hypothèse de départ, couramment admise à la fin du XIXe siècle, était que l’éther constituait un milieu fixe au sein duquel les objets matériels pouvaient se déplacer. La lumière était assimilée à une perturbation locale de cet éther. La «vitesse» de la lumière n’était pas autre chose que la vitesse de déplacement de cette perturbation dans cet éther (tout comme la vitesse du son n’est pas autre chose que la vitesse de propagation d’une perturbation locale de l’air). Le but de sa mesure était donc de connaître quelle était la vitesse de la terre par rapport à l’éther considéré comme un milieu immuable.

Considérant que les vitesses sont des grandeurs vectorielles, nous avons:

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