Yerba Buena by Sadoul Jacques

Yerba Buena by Sadoul Jacques

Auteur:Sadoul, Jacques [Sadoul, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage, Thriller
ISBN: 9782277232926
Google: IETSPAAACAAJ
Amazon: 2277232920
Éditeur: J'ai lu
Publié: 1992-01-01T23:00:00+00:00


10

El Camino del Mar

Des voitures de police bloquaient complètement l’accès à Point Lobos Avenue. Nicole Bryant dut montrer par deux fois son insigne pour franchir les barrages. Elle s’arrêta le plus près possible d’une Mercedes noire, garée sur le parking d’El Camino del Mar, qu’entouraient plusieurs hommes en uniforme. Elle me désigna un civil au milieu d’eux :

— Bob Jamieson, le district attorney. Il s’est dérangé en personne, c’est rare, l’affaire va échapper à Harry, je le crains pour lui. On surnomme le D.A. Smilin’ Bob.

Pour l’instant, l’homme ne souriait pourtant pas ; de haute taille et doté d’une chevelure léonine, il en imposait. Il devait être un adversaire redoutable, autant pour ses rivaux politiques que pour les avocats de la défense lorsqu’il tenait lui-même le rôle de prosecutor au cours d’un procès. Nicole s’approcha de lui et attendit respectueusement qu’il consente à s’apercevoir de sa présence pour le saluer, puis elle me présenta.

— Ah ! voici la mystérieuse Carol Evans dont Harry me rebat les oreilles. Content de vous con- naître, Miss, et content que vous ayez passé la soirée avec le Sgt Bryant.

Il me broya la main, ou plutôt tenta de le faire et fit la grimace, ma main sait être d’acier quand il le faut.

— Je vois, dit-il, sans préciser ce qu’il voyait. Puisque vous ne faites pas partie des suspects et qu’on vous décrit comme très curieuse de nature, vous pouvez rester à condition que vous ne vous mêliez de rien. D’accord ?

— Merci de votre compréhension, Mr Jamieson. N’ayez crainte, je sais me faire oublier et je me garderai bien d’approcher Harry.

— Vous ne risquez rien pour l’instant, il s’est dévoué pour aller à Nob Hill prévenir Cynthia Dickinson et lui présenter nos condoléances. J’avoue que c’est le genre de corvée que je lui laisse volontiers. C’est un coup très dur pour elle et les enfants, et pour moi aussi, Gardner était un vieil ami.

Il se détourna pour rejoindre les techniciens de l’identité judiciaire qui venaient d’arriver à leur tour. Nicole Bryant appela un homme jeune en civil, un détective nommé Mulligan, et lui demanda de résumer les premières constatations. Elles se réduisaient à peu de chose ; lors d’une ronde, une patrouille avait remarqué la voiture de Dickinson car la vitre du conducteur était baissée. L’un des agents avait regardé à l’intérieur et aperçu un homme affalé sur le volant, la nuque ensanglantée. Ils avaient aussitôt demandé du renfort. On avait bientôt découvert que l’homme avait été tué d’une balle dans la tête, il n’avait pas été volé et son permis de conduire l’avait fait identifier. Ce fut alors le branle-bas de combat, on dérangea Bob Jamieson à la mairie où il participait à un dîner officiel, puis Harry Stevens Jr fut à son tour prévenu. Le D.A. arriva le premier et décida de ne pas appeler le lieutenant Jacowicz ; il demanda qu’on prévienne plutôt le Sgt Bryant.

— Qui est ce Jacowicz ? demandai-je une fois que le détective Mulligan eut terminé son rapport.



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