Whiskey Sour - Roman à suspense (Une enquête de Jacqueline « Jack » Daniels t. 1) (French Edition) by J.A. Konrath

Auteur:J.A. Konrath [Konrath, J.A.]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2015-06-08T22:00:00+00:00

« Si seulement j’avais réagi plus vite hier…

— Il faut qu’on l’épingle, Jack, mais sans se blâmer ou se sentir responsable. »

L’infirmière est entrée et m’a sermonnée parce que je m’étais levée. Pour apaiser son courroux, je lui ai permis de m’aider à me recoucher.

« Ne vous levez plus, Madame Daniels, ou je vous fais entraver avec des sangles.

— Petite coquine, va. Et si j’aimais ça ? »

L’infirmière a eu un sourire d’infirmière en prenant mon plateau.

« Je vois au moins que vous avez bon appétit. »

J’ai jeté un coup d’œil à Benedict.

« Cuit à la vapeur, comme le faisait maman. »

Elle est sortie. J’ai prié Herb de m’apporter mes vêtements.

« Pas question !

— Je pars, Herb. Je déteste qu’on me dorlote. Je suis une femme adulte et je peux prendre soin de moi. Aide-moi à enfiler mon pantalon. »

Dix minutes à suer et à grogner, et j’ai finalement réussi à mettre les vêtements que Herb m’avait apportés la veille. Je suis même arrivée à lacer mes propres chaussures sans déchirer mes points de suture.

« Il y a une foule de journalistes devant la porte. Ils t’attendent. On ne ferait pas mieux de trouver une autre sortie ?

— Jamais de la vie ! Notre homme est très prudent, mais, si je l’irrite juste assez, il commettra des erreurs.

— Tu espères provoquer la colère de ce fou furieux ?

— Pas du tout. Je veux seulement tenir un point de presse honnête et aller droit au but. »

J’ai appelé mes anges gardiens pour les prévenir que je partais. Après m’être battue contre deux médecins et quatre infirmières, j’ai réussi à obtenir gain de cause, mais il m’a fallu signer une décharge dégageant l’hôpital de toute responsabilité si d’aventure je rendais l’âme après avoir quitté les lieux. J’ai vite brossé mes cheveux, fait une toilette de chat, saisi la canne en aluminium qu’on m’avait remise et je suis allée affronter les journalistes.

Benedict n’avait pas exagéré. Au moins deux douzaines de reporters rôdaient près de la porte, attendant que je montre le bout de mon nez. J’avais déjà mené d’importantes enquêtes et fait des apparitions à la télé. Ça m’avait impressionnée au début, mais, quand je me suis vue à l’écran, l’air d’une naine et plus grosse de dix kilos, avec une voix de canard qui n’était pas la mienne, j’ai déchanté.

« J’ai une déclaration à faire, ai-je dit. Ensuite, je répondrai à quelques questions. »

Je leur ai donné le temps d’allumer et d’ajuster leurs appareils.

« En premier lieu, le tueur que les médias appellent le Bonhomme en pain d’épice m’a tiré dessus. Il est entré chez moi par effraction hier soir. Vous pouvez constater que la blessure n’est pas grave. Il n’a pas très bien visé. Il était hystérique, il pleurait et il appelait sa maman. »

Herb m’a donné un petit coup de coude dans les côtes. Je ne faisais pourtant que commencer.

« Outre qu’il souffre de problèmes psychologiques manifestes, le tueur n’est pas très intelligent. C’est un lâche. Il se dérobe à la moindre confrontation.

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