Wallstein by Benjamin Constant de Rebecque

Wallstein by Benjamin Constant de Rebecque

Auteur:Benjamin Constant de Rebecque
La langue: fra
Format: epub
Tags: Literature
Éditeur: eBooksLib
Publié: 2001-11-12T00:00:00+00:00


WALLSTEIN ACTE III SCENE III

Wallstein, Harald.

Wallstein, avec un embarras qu'il cherche à cacher. vous venez de la part d'un sage et d'un grand homme.

J'honore en vous son choix. C'est Harald qu'on vous nomme...

Harald.

Oui, seigneur.

Wallstein.

Votre nom ne m'est pas inconnu.

Harald.

Ce nom jusques à vous peut être parvenu.

Près du roi, qu'à Lutzen frappa la mort cruelle, autant que je l'ai pu, j'ai signalé mon zèle.

Wallstein.

Sans doute. Il m'en souvient. Pour venger son trépas, votre ardente valeur s'acharna sur mes pas.

Vous me surprîtes seul ; l'attaque était soudaine : à vos guerriers nombreux j'échappai, mais à peine.

Harald.

Je suis fier d'avoir vu, par un sort glorieux, reculer un instant un héros si fameux.

Wallstein.

Votre main fit tomber mon casque de ma tête.

Harald.

Pour vous, par cette main, la couronne s'apprête.

Wallstein.

Vos pouvoirs ?

Harald.

Les voici.

il lui remet une lettre, et, après un moment de silence pendant lequel Wallstein lit, il continue d'un ton froid et contenu. mais avant de finir, que de points importans il nous faut éclaircir !

Wallstein lui fait signe de s'asseoir.

Ils s'asseyent tous les deux. Wallstein, après avoir lu. votre maître avec moi bannit tout artifice.

Pour monter sur le trône il m'offre son service, et croit, par ce secours à ma grandeur prêté, du roi que vous pleurez remplir la volonté.

Harald.

Il est vrai. Ce grand roi, durant sa noble vie, toujours de son suffrage honora le génie, et se plut, devant tous, à louer vos exploits.

A régner, disait-il, les héros ont des droits.

Wallstein.

Lui-même eut seul le droit de tenir ce langage.

en prenant tout à coup le ton de la plus grande confiance. Harald, nous poursuivons un commun avantage.

Ennemi généreux, Wallstein, plus d'une fois, a d'un péril pressant sauvé les suédois.

Souvent de mes guerriers j'arrêtai la furie.

Vos bataillons épars aux champs de Franconie, me durent, vers Gustave, un facile retour...

De là vient contre moi la haine de la cour.

Formons donc désormais une étroite alliance, et qu'entre nous enfin règne la confiance.

Harald, froidement. seigneur, la confiance est l'ouvrage du tems, et déjà nous traitons sans fruit depuis deux ans.

Wallstein, avec embarras. je vois dans ce discours un soupçon que j'excuse.

Contraint par l'injustice à descendre à la ruse, entraîné malgré moi... dominé par le sort...

Je... trahis l'empereur... je pourrais sans remord tromper un ennemi comme je trompe un maître...

Répondez... c'est ainsi que me jugeant peut-être...

Harald, toujours plus froidement. le chancelier, seigneur, a daigné me charger de traiter avec vous et non de vous juger.

Wallstein.

Ferdinand me poursuit. Sa noire ingratitude s'est fait de m'offenser une constante étude ; deux fois à ses sermens je me suis confié, je me suis vu deux fois proscrit, sacrifié.

Il m'outrage innocent, qu'il me craigne rebelle.

Tout de le devenir me fait la loi cruelle, ma gloire, mon honneur, mes droits, ma sûreté : si je trahis enfin, c'est par nécessité.

Harald.

Je le crois. Autrement, qui pourrait s'y résoudre ?

après un silence. mais ce n'est point à nous de blâmer ou d'absoudre.

A vos secrets motifs nous sommes étrangers, seigneur : vous connaissez vos devoirs, vos dangers.

C'est à vous de juger quel dessein vous anime, si l'entreprise est juste ou bien illégitime ; pour nous, à force ouverte ici nous combattons.



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