Victoria, Reine Et Tueuse De Démons by A. E. Moorat

Victoria, Reine Et Tueuse De Démons by A. E. Moorat

Auteur:A. E. Moorat [Moorat, A. E.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: mimie55 & ti soleil
ISBN: 9782362700194
Google: 2UhWYgEACAAJ
Éditeur: Eclipse
Publié: 2009-01-01T23:00:00+00:00


XXV

— J'arrive, petite ! hurla Maggie Brown, qui chevauchait Henstridge, le frère d'Helfer, un destrier aussi loyal et courageux que son aîné, et heureusement tout aussi agile, car Maggie s'engouffra dans le labyrinthe sans même ralentir. Pas même lorsqu'elle croisa la dépouille d'Hudson, la vue de son camarade disparu la frappant en plein cœur comme un coup de poing. (En passant à côté de son corps, elle jura intérieurement qu'elle le vengerait.) Pas même lorsqu'ils atteignirent le premier angle et qu'Henstridge sembla braver les lois de la physique pour aborder le virage sans encombre, aussi furieux, pensa Maggie, qu'elle l'était. Aussi avide de vengeance qu'elle.

— J'arrive !

Maggie s'en voulait. Elle maudissait Conroy pour avoir fait diversion. Où était Hicks? se demanda-t-elle. Il serait inconsolable. Elle fonça à travers le labyrinthe, prenant un autre virage. A ce niveau, la haie avait été détruite.

— Maggie Brown ! entendit-elle de nouveau hurler.

La petite. Elle arrivait. Mon Dieu, mais qu'avait-elle en tête? Elle voulait se faire tuer?

— Où êtes-vous, Votre Majesté, hurla Maggie en pressant Henstridge.

Elle connaissait bien le labyrinthe, pour y avoir suivi les deux tourtereaux bien assez souvent. Malgré tout, elle avait peur de prendre le mauvais chemin et de mener Henstridge dans un cul-de-sac, perdant de précieuses secondes ce faisant.

— Maggie, lui répondit un autre cri, je suis ici. Je suis ici.

— Ne bougez pas, alors, cria Maggie.

— Ils ont pris Albert, répondit une voix si désespérée et si passionnée que Maggie Brown cru que Victoria allait succomber.

Au-dessus d'elle apparut Vasquez, l'arc à la main, le carquois dans le dos, se faufilant dans les hauteurs du labyrinthe en sautant d'une haie à l'autre, sans perdre pied ni ralentir, plaçant une flèche sur l'arc tout en avançant, la glace craquant sous ses pas.

— Vasquez, appela Maggie, en passant à côté de l'archère qui bondit au-dessus d'elle. Tu peux la voir? Tu vois la reine?

— J'y suis presque, chef, dit Vasquez, courant le long d'une haie avant de sauter sur la prochaine sans s'arrêter. Je la vois, cria-t-elle sur un ton triomphant, je vois la reine.

Puis, s'élançant en haut d'une haie, elle s'adressa à Victoria.

— Votre Majesté, je suis derrière vous.

— Non ! hurla Victoria, hors de son champ de vision, visible uniquement de Vasquez. Pas moi. Sauvez Albert.

— Oui, madame, répondit Vasquez avant de reprendre son chemin à la poursuite du loup-garou, sautant d'une haie à l'autre avant de s'arrêter brusquement à la vue de son homme.

Dans un même mouvement, elle sortit une flèche du carquois, la posa sur l'arc, banda ce dernier, puis visa sa cible.

— Je l'ai, chef, appela-t-elle, je demande l'autorisation de tirer.

— La vue est-elle dégagée ? demanda Maggie.

Vasquez s'interrompit.

— Négatif, dit-elle.

Vasquez utilisait des flèches dont elle trempait la pointe dans la strychnine. Si l'une d'entre elles ne faisait qu'effleurer le prince, il serait mort en quelques secondes. Mais le loup était gigantesque.

Et Vasquez très habile. La meilleure, même.

— Tire, lui ordonna Maggie Brown.

Vasquez banda son arc.

— Non ! hurla Victoria.

Vasquez fut déséquilibrée au sommet de la haie que quelqu'un (la reine assurément) agitait en contrebas.



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