Verbatim II by Jacques Attali

Verbatim II by Jacques Attali

Auteur:Jacques Attali [Attali, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Document, Politique
ISBN: 9782213032016
Éditeur: Fayard
Publié: 1995-05-09T22:00:00+00:00


Lundi 23 février 1987

Renato Ruggiero me téléphone. Bettino Craxi veut remettre en cause la tenue du Sommet de Venise ! Il essaie de le calmer.

La CNCL attribue la Cinq à Hersant-Berlusconi-Seydoux, M6 à la CLT et à la Lyonnaise des Eaux.

Apprenant cette nouvelle, le Président me dit dans son bureau : Ils vont se partager tous les fromages de la République !

Date limite de dépôt des dossiers de candidature pour la reprise de TF1. Le dossier d'Hachette est déposé à 23 h 40 après que le tour de table a été bouclé avec l'aide des banques nationalisées (dont la BNP).

Deux concurrents sont prêts à verser 3 milliards de francs pour acquérir le contrôle de la chaîne.

Mardi 24 février 1987

Michèle Barzach présente un programme de lutte contre le sida, déclaré « grande cause nationale » pour 1987.

Mercredi 25 février 1987

Au Conseil des ministres, François Mitterrand commente l'accord du Louvre : Depuis 1981, j'ai proposé qu'on s'engage vers un nouveau SMI. Nous n'avions eu que des réponses sarcastiques des Américains. Il y eut alors un petit groupe de travail créé autour de cette idée. C'est la première fois que, de façon concrète, on aperçoit à l'horizon l'idée de zones de référence. C'est un accord important, s'il est suivi d'effet. Nous irions vers le début d'une nouvelle époque. Le franc se trouve ballotté entre le dollar et le mark. Cet accord peut conduire à mettre à l'abri notre monnaie. L'incident avec les Italiens prouve les difficultés du passage d'une procédure à une autre. Il a été décidé à Tokyo le maintien du G5 et de son rôle dans la réforme du SMI. Mais il est difficile au G5 de se réunir sans qu'on en parle. Il y a là un problème de forme, de procédure — rien d'un complot. M. le ministre d'État s'est trouvé dans une situation difficile. Les Italiens ont tendance à se fâcher contre la France; il faut changer cela.

Le texte des déclarations est rendu public avant le départ pour Rome où François Mitterrand doit rencontrer le Président de la République, Francisco Cossiga, le président du Conseil, Bettino Craxi, et le ministre des Affaires étrangères, Giulio Andreotti.

Francisco Cossiga, Giulio Andreotti et François Mitterrand abordent d'abord le malentendu franco-italien :

Le Président : Il n'y a pas de difficultés franco-italiennes ; il se trouve seulement que les réunions ont eu lieu à Paris. Il faut revenir à ce dont nous sommes convenus à Tokyo et dont M. Andreotti se souvient : le Groupe des Sept se réunit chaque fois qu'il est question de la gestion et de la réforme du SMI. Le Groupe des Cinq traite de la surveillance multilatérale. Il y a donc une réalité du G5 et une autre du G7. Mais nous avons un système qui n'est pas rodé. Le G7 doit entrer dans les mœurs. D'ailleurs, beaucoup de précautions ont été prises pour associer M. Goria aux travaux.

Giulio Andreotti : Le G5 existe. Il a le droit de se réunir. Mais la frontière est floue.

François Mitterrand : Dans le vocabulaire, la frontière est claire ; mais, dans la réalité, beaucoup moins.



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