Vent Glacial Sur Sarajevo by Ancel Guillaume

Auteur:Ancel,Guillaume [Ancel,Guillaume]
La langue: fra
Format: epub
Tags: History, Modern, 20th Century, Témoignage, Récit, Guerre, Sarajevo, ONU, armée française, Srebrenica
ISBN: 9782251446769
Éditeur: Les Belles Lettres
Publié: 2017-05-07T22:00:00+00:00

* * *

1. Man Portable Air Defence System, missile portable antiaérien.

2. Très basse altitude.

3. « C’est du bon travail, capitaine, il semble que nous soyons prêts pour une frappe. »

4. Court en carburant.

5. Passage au ras des pâquerettes en argot militaire.

6. Figure de vol, le pilote fait un signe avec son avion en effectuant une rotation sur l’aile gauche puis sur l’aile droite.

Mercredi 8 mars 1995, mont Igman

Afin de nous dégourdir les jambes tout en reconnaissant un lieu utile, nous avons demandé au lieutenant Leverre du TACP du bataillon d’infanterie numéro 5 – le BATINF5 dans notre jargon onusien – de nous organiser une excursion sur le mont Igman dont ils ont la charge.

J’ai supervisé Leverre pendant son entraînement de contrôleur avancé, c’est un jeune homme intelligent et dynamique dont j’admire la simplicité. Nous nous entendons bien, même s’il me parle comme si j’étais son grand-père alors que je n’ai que cinq ans de plus que lui et l’ai toujours considéré comme un pair.

Jocelyn Leverre nous attend au sommet d’Igman, que nous avons atteint par la zone serbe, à l’est du massif. Igman est recouvert d’une impressionnante couche de neige, nous circulons sur une piste taillée dans presque deux mètres de neige glacée. Le paysage est très vallonné, de vastes clairières entrecoupées de forêts de résineux. Le BATINF5 est encore partiellement armé par des troupes parachutistes. Des unités alpines commencent à les relever, elles sont dans leur élément. Équipées en blanc, à l’exception du casque bleu, elles ont des mines réjouies là où nos camarades parachutistes, épuisés par un mandat difficile, ont l’air de survivre avec difficulté dans ce biotope.

Jocelyn Leverre nous présente son équipe de guidage, moins expérimentée que celles qui sont dans Sarajevo. Il nous emmène ensuite visiter un poste de chasseurs alpins qui surveille la ligne de front entre Bosniaques et Serbes. Le temps se détériore brusquement et nous avons le plus grand mal à franchir les cinq cents derniers mètres qui nous séparent du poste militaire, au sommet d’une colline. La neige tombe en abondance, réduisant notre champ de vision à quelques mètres, le chemin n’est plus qu’une trace dans laquelle nous nous enfonçons à chaque pas. Nous sommes soulagés d’arriver enfin dans le petit chalet rustique qui sert de poste aux chasseurs alpins. Leur sergent ne pensait pas que nous monterions dans ces conditions.

Aucune observation n’est possible avec cette tempête, alors nous nous réchauffons autour d’un poêle à bois. Un gros chien à longs poils est allongé dans la pièce étroite, c’est leur mascotte Oscar, comme l’indicatif radio des postes d’observation. Après avoir bu beaucoup de thé et échangé sur la meilleure manière d’isoler son corps lorsque ce froid règne, le retour inespéré d’un morceau de ciel bleu nous permet de reprendre notre périple. Jocelyn veut nous emmener sur l’ancienne tour de saut à ski des jeux olympiques.

Nous marchons les cinq derniers kilomètres, suivis par le VAB en protection, dans une montée régulière mais à forte pente. Bob et VDP n’ont aucun mal à me

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