vacances sous le pavillon noir by Frank Harding

vacances sous le pavillon noir by Frank Harding

Auteur:Frank Harding
La langue: eng
Format: mobi
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


QUATRIÈME CHAPITRE - dans lequel je m’introduis à bord de l ‘Hispaniola

Une envie irrésistible s’était emparée de moi: celle de visiter le mystérieux navire. Plus la nuit s’avançait, moins j’avais sommeil, électrisé par ce désir.

Un moment vint où j’abandonnai toute résistance. J’ôtai mes chaussures, que j’avais conservées, les suspendis à mon cou par les lacets, ouvris la porte sans bruit et, sur mes chaussettes, enfilai le couloir obscur jusqu’à la pièce inhabitée dont je connaissais bien le chemin.

Une fois hors de l’auberge, je me rechaussai, parcourus quelques mètres sur la pointe des pieds, puis, lorsque je jugeai la distance suffisante pour ne point être entendu des habitants de la Longue-Vue, pris mes jambes à mon cou en direction de la crique en faisant des vœux pour que le bateau y fût toujours ancré.

Mon attente ne fut point déçue. L’Hispaniola était là, se balançant silencieusement sur ses amarres, toute sa toile carguée, le squelette de sa mâture, éclaboussé de lune, se découpant sur l’horizon. Une légère brise agitait, à sa corne, un pavillon sombre. Vraisemblablement, le Jolly-Roger !

Je descendis sur la grève et fus étonné de constater de quelle façon le brick-goélette était rattaché à la terre. Partant du bâtiment, de lourds câbles s’enroulaient autour de bittes de maçonnerie, dont la construction à cet endroit était inexplicable et que je n’avais jamais remarquées.

Délaissant ce sujet de réflexion, je me mis en quête d’un moyen d’abordage. Je le trouvai sous la forme d’un canot abandonné, en partie recouvert d’algues et d’actinies, véritable passoire dont j’usai comme d’un radeau pour avancer le long d’une des providentielles amarres en direction de l’Hispaniola.

Je bénéficiai, pendant ce parcours, du passage d’un épais nuage noir devant l’astre des nuits, dont l’ombre me dissimula aux regards des sentinelles éventuelles.

A peine touchais-je la muraille humide du bâtiment, que ma dérisoire embarcation coula à pic, sans aucun bruit qu’un plouf misérable. Fort heureusement, je n’avais pas lâché le câble et, servi par la chance, la lune se dégageant à ce moment, j’aperçus à moins d’un mètre une échelle de corde qui pendait le long de la coque. Me balançant, je l’atteignis avec les pieds et l’attirai à moi. L’instant d’après, je parvenais sur le pont glissant du bateau.

J’ai déjà signalé l’absence de feux de position. Il n’y avait pas davantage de vigie, car mon intrusion, pour si peu bruyante qu’elle fut, ne pouvait passer inaperçue de la sentinelle la moins vigilante et pourtant aucune apostrophe ne suivit mon arrivée sur le pont.

Le navire était-il inhabité ?

Non.

Une lumière filtrait par le capot d’échelle et le brouhaha d’une discussion parvenait jusqu’à mes oreilles.

Je m’approchai furtivement.

Le capot n’étant pas entièrement fermé, je pus sans difficulté apercevoir tout l’intérieur de la cabine. Il me fallut faire un violent effort pour ne pas crier devant le spectacle qui s’offrait à mes yeux.

Quatre hommes occupaient la cabine.

Le premier, celui dont la vue me frappa le plus, était celui-là même qui avait demandé après M. Bonenfant, dans l’après-midi de ce jour. Mais il n’avait plus ses lunettes, ni son élégant costume de golf.



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