Une Nuit : le Refus (French Edition) by Jodi Ellen Malpas

Une Nuit : le Refus (French Edition) by Jodi Ellen Malpas

Auteur:Jodi Ellen Malpas [Malpas, Jodi Ellen]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: City Edition
Publié: 2015-06-16T22:00:00+00:00


17

La lueur du matin me réveille une fraction de seconde plus tard. C’est en tout cas l’impression que cela me donne. J’ai aussi l’impression d’être entravée, et une rapide évaluation de la position de mes jambes confirme que c’est bien le cas. Je remue légèrement en surveillant son visage paisible, guettant n’importe quel signe qui indiquerait que je le dérange. Je n’en vois aucun, et la forte odeur de vieux whisky m’en donne la raison. Je retrousse les narines, retiens ma respiration et m’efforce de me libérer de son étreinte jusqu’à ce qu’il roule sur le dos en grommelant. Je jette un coup d’œil au réveil et constate qu’il n’est que sept heures. J’enfile rapidement mes vêtements et me précipite vers la porte d’entrée. Je ne m’embêterai même pas à essayer de lui préparer un café à son goût. Il y a un Costa Coffee dans le quartier. Ils le feront à ma place.

Je prends les clés de Miller sur la table et le quitte en me dirigeant machinalement vers l’escalier. J’espère pouvoir revenir avant qu’il se réveille et lui servir le café au lit. Avec une aspirine. Mes bruits de pas résonnent sur les murs en béton de la cage d’escalier, tandis que je descends vivement les marches, les images d’un petit garçon perdu occupant mon esprit et endeuillant ma bonne humeur.

Même en essayant de toutes mes forces de le repousser à l’arrière de mon cerveau, le souvenir du visage de Miller sur cette photo est très net. Mais je suis motivée par l’idée que je puisse combler ce manque de tendresse, ce manque de tout.

Je passe la porte de sortie dans le hall à toute vitesse et fais un signe au portier quand il me salue, avant de me retrouver dans l’air frais du matin, à bout de souffle. Je ne prends cependant pas le temps de retrouver ma respiration et parcours la rue au petit trot pour atterrir dans le café bruyant en quelques foulées.

— Un Americano moyen, quatre shots, deux sucres, rempli à moitié, dis-je au jeune homme derrière le comptoir en posant brusquement mon porte-monnaie. S’il vous plaît.

— Pas de problème, répond-il, un peu inquiet devant mon agitation. Sur place ?

— À emporter.

— Et quatre shots ?

— Oui, rempli à moitié.

Si je savais la saveur qu’il devrait avoir pour plaire à Miller, j’en prendrais une gorgée pour goûter, mais j’imagine que c’est un café dont les grains ont été moulus et qu’il ressemble presque à du goudron. Il s’affaire à la machine, et je me surprends à compter les shots qu’il ajoute au gobelet. Il ne va pas assez vite, mais mes bonnes manières me retiennent de le harceler ; je me contente donc de trépigner en jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule et froncer les sourcils lorsqu’une étrange sensation m’envahit. J’ai de nouveau l’impression qu’on m’observe, mais, en parcourant le café des yeux, je ne vois que des hommes et des femmes d’affaires, le nez sur leur ordinateur portable, buvant et tapant sur leur clavier.



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