Une certaine France : l'antisémitisme 40-44 by Philippe Ganier Raymond

Une certaine France : l'antisémitisme 40-44 by Philippe Ganier Raymond

Auteur:Philippe Ganier Raymond [Raymond, Philippe Ganier]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782715800281
Publié: 2012-06-18T06:53:00+00:00


Le Pilori s’acharne sur le commissaire aux Affaires juives. Selon Méricourt, Xavier Vallat n’est rien d’autre que l’homme des Juifs.

En décembre 1941, Méricourt est enfin satisfait. Darquier remplace Vallat.

FAILLITE DE MAITRE XAVIER VALLAT

— M. Xavier Vallat, s’il vous plaît ?

— M. le haut commissaire aux Questions juives est en train de déjeuner avec MM. Jacques Péreire et Daniel Dreyfus.

Depuis plus de cinq mois, M. Xavier Vallat est haut commissaire aux Questions juives, nous avons le droit de demander actuellement où en est le règlement de la question juive ? Il ne s’agit plus de juger les personnes, mais les résultats, et ceux-ci sont nuls, comme nous le faisions prévoir lors de la nomination de l’avocat-parlementaire Vallat au poste de haut commissaire.

M. X. Vallat est arrivé à Paris le 2 avril, le lendemain il réunissait la presse, mais refusait de recevoir le rédacteur de Au Pilori. Il accompagnait ce refus de sous-entendus tendancieux aussi perfides que malveillants.

Le 17 avril, un jury d’honneur était constitué, composé de :

1o M. le général Lavigne-Delville, grand officier de la Légion d’honneur, vice-président de l’Association des décorés au péril de leur vie.

2 M. le colonel Carlin, officier de la Légion d’honneur.

3o M. Oster, capitaine de réserve, officier de la Légion d’honneur.

Si un fondement quelconque existait à ses accusations, M. Vallat aurait été trop heureux d’en montrer les preuves. M. Vallat, pris à son propre piège, s’est tu. Habitué aux accusations vagues lancées du haut d’une tribune, il ne put rien montrer qui justifiât ses insinuations et, le 15 mai, un procès-verbal de carence était dressé contre M. Vallat.

Ce n’est là qu’une affaire particulière, mais qui permet de juger l’ensemble de l’action de ce haut commissaire.

Lorsque M. Vallat nous répondit : « Je suis ici pour faire mon métier », nous ne nous doutions tout de même pas de l’importance que devait prendre ce soi-disant métier. En effet, quel peut être le métier de M. Vallat si ce n’est celui d’avocat-parlementaire ? Ainsi, voici un homme qui, de son aveu même, n’a jamais réussi à s’élever au-dessus des basses besognes de la politique vénale qu’il appelle pompeusement « métier ».

Commensal des Rothschild avant guerre, M. Vallat est devenu le protecteur officiel des Juifs. Le haut commissariat est devenu le quartier général, les trafiquants juifs et les camoufleurs aryens y ont droit de cité.

Mais c’est surtout dans la solution commerciale de la question juive que M. Vallat a fait le plus montre de son mauvais vouloir. Depuis qu’il est à son poste, la question des commissaires-gérants d’entreprises juives n’a fait que s’irriter sans se résoudre.

Là, le scandale est roi.

Avant que n’existe le commissariat, c’était le Service de Contrôle des Commissaires-Gérants qui était chargé du règlement de la question juive. Combattu par nous, il s’était allégé de deux poids lourds qui freinaient son action : MM. Fournier et Vernier. Le Service de Contrôle allait donner des résultats, des Juifs commençaient à avoir peur. Aussitôt M. Vallat fut nommé et tout rentra dans l’ordre.

Le Service de Contrôle est composé de



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